Prenez comme héros le bon vieux Max, comme héroïne une estropiée idéaliste, et bien sûr comme méchant, un être au corps difforme vénéré comme un dieu du Valhalla. Avec tous ces ingrédients, vous obtenez le quatrième opus de George Miller, lequel renoue avec le genre, 30 ans après la fin de sa première trilogie. Le film nous offre donc une explosion de vrombissements, pour le meilleur, et (aussi) pour le pire.
Ici, le réalisateur nous emmène dans ce monde métamorphosé par une guerre nucléaire, où les quelques survivants dépendants des rares sources d’eau, vivent sous le joug d’Immortan Joe, le méchant de l’histoire revêtu d’une machine respiratoire steampunk (j’aime définitivement ce personnage). Pourtant, une fois le décor planté, le film d’action supplante le film post-apocalyptique. Là vient sûrement le basculement négatif du film. Le spectateur aura droit à près de 40 minutes de spectacle, non pas désertique, mais empli de carambolages et de jolies scènes d’explosion, de coups de poing entre Warboys albinos et enlèvements de jeunes esclaves enceintes ; ensemble qui a rapidement agacé le spectateur non amateur du genre que je suis.
Pourtant, il faut bien reconnaître au film ses qualités. Le vaste désert vide de Namibie qui a servi de décor au film est sublimé par la caméra de l’Australien. Les scènes d’action prennent donc corps dans ce paysage, rythmées par une musique qui ne m’a pas laissé indifférent. Le spectateur qui a l’oreille fine reconnaîtra aussi le Dies Irae de Verdi, morceau bien intégré dans ce désert nocturne lors de la traque de nos héros, enlisés dans une gadoue les empêchant de fuir la traque lancée par les hommes d’Immortan.
Mad Max se révèle donc être une bonne surprise, peut-être gâchée par une espérance de ma part trop élevée, ou tout simplement par le trop-plein d’explosions ingéré en 2h de film. Pour la 3D, elle n’apporte ici aucun intérêt, sauf si ma myopie nouvelle m’empêche de voir (ou distinguer) les prouesses technologiques en matière de cinéma.
Courrez voir ce film tant attendu par une communauté tout entière (déjà vieillissante, vous m’excuserez), et même par les foules massées dans les cinémas de la croisette, où le film est accueilli en grande pompe. Très certainement le meilleur film d’action de cette demi-année 2015.