Trente ans après Au-delà du dôme du tonnerre, troisième volet de la trilogie Mad Max, l'australien Georges Miller revient à son héros culte et reboote sa saga avec Mad Max: Fury Road, blockbuster audacieux et fou présenté hors-compétition au dernier festival de Cannes, qui s'impose déjà comme l'un des meilleurs films d'action (et meilleurs films tout court) de l'année.
Ce road trip furieux à l'esthétique punk complètement déjantée est avant tout une grosse claque visuelle ! Avec sa mise en scène virtuose, Georges Miller donne une véritable leçon de cinéma à tous ces réalisateurs de blockbusters souvent peu inspirés. Les courses poursuites, toutes plus démesurées les unes que les autres, s’enchaînent sans temps mort et avec un rythme effréné, tout en restant d'une lisibilité remarquable, notamment grâce à un sens millimétré du découpage et à un habile montage. Les effets spéciaux sont tout aussi époustouflants (en témoigne cette fabuleuse tempête de sable), mais Miller privilégie surtout les prises de vues réelles et les cascades mécaniques, ce qui nous change de la surenchère numérique du Hobbit ou des Avengers par exemple. On note également un traitement assez original de la musique (composée par Junkie XL), puisqu'elle est parfois jouée par des personnages du film (dont ce fameux guitariste fou !).
Certes, si l'on oublie toutes ces fulgurances esthétiques, le scénario peut paraître minimaliste (en effet les dialogues sont réduits au strict minimum), mais peu importe, Georges Miller, qui préfère les images fortes et symboliques aux longs monologues, parvient tout de même à développer des thématiques passionnantes telles que l'émancipation féminine ou la religion et l'univers post-apocalyptique imaginé par ce dernier est toujours aussi complexe et intéressant.
Mel Gibson vieillissant, Max est désormais interprété par Tom Hardy (Warrior, The Dark Knight Rises, Quand vient la nuit...), acteur très physique qui, encore une fois, fait preuve d'un charisme saisissant. Mais la véritable héroïne du film, c'est Charlize Theron, sublime et émouvante dans son rôle de Furiosa, personnage qui n'est pas sans nous rappeler certaines femmes de cinéma d'action comme Ripley dans Aliens ou Sarah Connor dans Terminator. Nicholas Hoult quant à lui est méconnaissable dans sa prestation.
Ce Mad Max: Fury Road est donc un spectacle à la fois étourdissant et cérébral, un blockbuster punk et féministe, remarquablement réalisé par un Georges Miller en pleine forme, qui réinvente au passage le cinéma de divertissement. À voir absolument !
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