Je n’attendais pas grand-chose de ce film. Je n’aime pas tellement les premiers Mad Max, ça ne m’intéresse pas plus que ça. Je ne comprenais pas l’excitation autour de cette sortie et même aujourd’hui je trouve l’engouement général assez disproportionné.
Mais il faut avouer que c’est une réussite, sans hésitation ce que Miller a fait de mieux.
Pourtant les premières minutes m’ont effrayé, je n’accroche pas à l’esthétique, je trouve ça moche, une imagerie suintante too much, et des tics de mise en scène un peu ridicules.
Jusqu’à ce que la poursuite en bagnoles démarre.
Car après le film se s’arrête plus, le rythme est étourdissant, l’action incessante. C'est un tour de force impressionnant, un road movie de bruit et de fureur, toujours en mouvement, bourré d'idées de mise en scène, porté par une énergie folle.
L’outrance extrême de l’ensemble, le grotesque des situations, la galerie de trognes, l’imagerie métalleuse, tous ça crée un énorme carnaval festif et hideux plutôt sympathique.
Le film fonctionne donc sur cet aspect premier degré extrêmement épuré dans ses lignes scénaristiques et narratives.
Mais il fonctionne également au second degré, de façon plus théorique ou réflexive. Car en plus de synthétiser tout un pan du western (de la chevauchée fantastique au convoi de femmes) et bien sûr du road movie (il en résume d’ailleurs très bien la sève : on a beau chercher à fuir, vers l’horizon, vers la une ligne de fuite sans fin, on en revient toujours au point de départ, au retour à la maison), il peut se lire comme une parabole politique, certes facile, mais pas si bête.