Mad Max refait parler de lui plus de 35 ans après le premier opus. Si comme moi, vous êtes plutôt du genre réticent à ces "reboots" et autres repompages et que vous l'assumez, peut-être n'avez vous pas encore pris le risque de la déception en vous jetant au Jour 1 de sa projection dans votre salle locale. Et c'est dommage !
Mad Max, c'est la désolation, le post-apo par excellence où règnent en maîtres des mâles alphas et des amazones qui se chamaillent les précieuses ressources d'une terre dévastée par la violence de l'Homme. Dans cet univers, Max, ancien flic au passé douloureux (renvoi à la première trilogie), tente tant bien que mal de tracer sa route en évitant ces joyeuses peuplades. Cependant, vite rattrapé à la fois par son environnement et par son passé, notre petit mec va devoir remettre son costume de baroudeur justicier pour aider de jolies demoiselles en détresse.
Que ce soit dit d'emblée : Mad max : Fury Road, c'est de la bombe explosive. Ca pète de partout, ça tire, ça sautille, ça flambe... Le film n'envie rien à d'autres univers tels que Borderlands ou Fallout pour ce qui est du côté allumé, cinglé. Oubliez la course poursuite proprette d'un Bullit ou d'un Drive. Ici, la bagnole, c'est avant tout une religion. Au sens littéral ! Une religion et une arme modifiée et méconnaissable. Grue en remorque, pieux métalliques, scies circulaires, tourelles de calibre 50... Cette course poursuite de 2 heures voit s'affronter des véhicules tous plus barges les uns que les autres et l'on en a plus que pour son argent si l'on compte en prime ces acrobaties et ces combats un peu bordéliques menés par les ptits gars embarqués à bord de ces monstres.
Y'a pas de doute, l'action est là. L'univers répond bien et présente une cohérence sur laquelle on cherche pas trop à creuser, quand même, parce que c'est Mad Max et pas Bourdieu. Les personnages ont juste ce qu'il faut de psychologie pour que l'on s'incruste et prenne fait et cause pour le petit groupe de Max. Il reste cependant que le film a tendance à s'essouffler après une excellente première partie. Une fois la séquence émotion principale entamée, il devient parfois difficile de se replonger avec joie dans le bordel qui reprend bientôt en guise de bouquet final. Oh, mais pas d'inquiétude ! C'est plus qu'un bouquet, c'est une gerbe ! Une gerbe en pleine poire, un dégueuli de violence et de mises à mort qui soulage quand même bien sans se prendre trop au sérieux.
Car c'est aussi ce qui est bon avec ce Mad Max : Parfois, sans que l'on s'y attende, une petite réplique, un petit rien peut vous faire rire avec finesse. On remerciera à cette occasion l'autodérision dont fait preuve le film qui moque ses personnages les plus tarés et donne dans une ironie cruelle mais délirante ! De quoi s'en payer une bonne tranche si vous gardez la bonne distance et ne cherchez pas une film "d'auteur". (Honnêtement, il faudrait lire les synopsis à l'avenir si tel était le cas).
Je recommande donc chaudement ce petit Mad Max Fury Road, qui devrait connaître deux suites aux dernières nouvelles... En voilà une bonne raison d'économiser un peu.