Poison Girl
Bon allez, pas d’introduction bien tournée pour cette fois, pour éviter toute confusion et parce qu’on colle des procès d’intention au film pas tout à fait pertinents, je vais commencer par quelques...
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le 8 juin 2016
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45
" Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris;
J'unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
(...) "
Moi, je trône en hauteur, au dernier étage, ce qui est une calamité déjà décrite lorsqu'il commence à faire un peu chaud. (Tarnation) Et dans la rue, j'entendais monter ça et là que The Neon Demon, c'était vaguement rance, décevant. Esthétique et résolument con, en un mot. Y'a de très belles choses, très très cons par ailleurs. Il suffit de voir les coupes de Trump ou de Boris Johnson. Mais est-ce que c'est vrai ces méchantes choses ? Beh, sans aller jusque là, oui.
Posons déjà que Refn, pour moi c'était Drive. Rien d'autre parce que je suis un petit branleur qui se joue un peu de la renommée de ses contemporains. Je suis mignon et bien coiffé donc ça va, tout n'est pas perdu. Sauf peut-être mon respect et mon enthousiasme pour ce réalisateur.
Attention, y'aura du spoiler.
Notre petite innocente bien fraîche arrive encore vierge pour se faire une place dans le mannequinat et suscite bientôt toutes les convoitises. Son corps mince et laiteux, sa fragilité, sa situation. Tout la désigne comme une proie sexuelle mais pas que, et chacun y va de son petit talent pour se faire remarquer. Chaque personne autour de notre chaperon blanc a quelque chose du parasite et cela va jusqu'à atteindre des sommets de rituels cannibales, comme cette scène où la rivale plus âgée souhaite littéralement pomper le sang d'une plaie pour en aspirer la vitalité et... la jeunesse j'imagine ?
Chacun voudrait faire sienne la petite, être la première personne à rentrer dans cette foutue chambre. Revenir et boire la fraicheur à la source, savourer la fin de la pureté, mon poulet.
Mais cette petite, rien ne l’intéresse que les paillettes et une carrière "à l'international" c'est entendu.
Cela ne signifie pourtant pas qu'elle soit scellée et hermétique. En témoigne la séance photo "pro" sans trop d'opposition, le rêve du motel, et cette assurance qui perce enfin l’hymen et découvre la prédatrice en devenir sous la jeune chatte. La frustratrice des désirs les plus violents.
Sincère ? Bien mon général : Y'avait un petit goût de Carpenter dans ce synthé, un petit peu de Vangelis par ce panorama sur Los Angeles. Et si j'aime la bande son qui colle aux images comme celle de Drive collait à la vie intime des persos et à l'action, je ne néglige pas de dire une fois de plus que c'est beau et franchement bien dirigé, joué...
Mais voilà, deux heures pour raconter ça c'est un peu long et même les scènes provocantes finissent par lasser. La présence de Néo- Keanu Reeves - the One à contre-emploi fait plaisir, mais du coup je me dis que même John Wick était moins chiant que ce Neon Demon.
Froid, Long, Beau, Granitique. Pour la première fois, j'ai tourné la tête à la fin d'une séance et je sais maintenant : J'ai lu le "whathefuck?!" chez d'autres êtres humains !
Heureusement, je n'ai vu ni Valhalla Rising, ni Pusher, ni...
Créée
le 12 juin 2016
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3 j'aime
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