Sujet : réaliser 30 ans après le dernier épisode une suite qui serait un blockbuster faisant à la fois hommage à son passé et un renouvellement usant de tous les artifices des technologies cinématographiques.
C'est sur cette prémisse que ce sont penchées toutes les personnes impliquées dans le projet Fury Road. Un scénario efficace et implacable, une action dantesque, des images et des cadres époustouflants, les dialogues réduits au strict nécessaire, et surtout un univers qui fourmille de détails, les détails d'un monde qui se délite de toutes parts, et c'est le propre du genre post-apocalyptique que de prendre du recul pour nous montrer notre monde : exploitation et gaspillage des ressources, monopolisation du pouvoir par une caste toute puissante, réduction des femmes en esclavage. Car si le film ne nous assomme pas avec ses messages, il nous suggère des parallèles très pertinents.
Quant au jeu des acteurs, délivré de toutes les fioritures du dialogue-bateau, il est rugissant d'animalité : on voit sous nos yeux se profiler la démarche brute de Max et la détermination indéfectible de Furiosa. C'est ce que j'appelle l'interprétation physique car dans ce film le langage du corps et bien plus important que celui des mots qui ont d'ailleurs évolué dans ce monde chaotique.
Il ne reste plus au spectateur qu'à rentrer chez lui, habité par les images qu'il vient de voir, ce chef d'oeuvre qu'il vient de contempler.
Note : 10/10