Mad Max a sérieusement manqué à mon background culturel SF pendant bien trop longtemps, un méfait que j'ai finalement rattrapé fin 2014, en prévision de Fury Road. J'ai apprécie les trois films, mais sans aucun doute, le second (Road Warrior) se démarque du premier (décousu et mal vieilli) et du troisième (divertissant mais généralement bête).
C'est donc avec joie que j'apprenais que Miller voulait essentiellement revisiter l'esprit de Road Warrior, mais aussi avec un peu d’appréhension, comme il balançait aussi du "plus de poursuites", "plus de bagnoles", "plus d'accidents", etc. A force de faire du "plus de", on se retrouve avec des blockbusters qui font passer Independence Day pour une oeuvre intellectuelle et mesurée.
M'enfin, Monsieur Miller fait partie de ces réalisateurs qui savent ce qu'ils font, et Fury Road ne joue définitivement pas dans la même catégorie qu'un Avengers ou un Michael Bay. Son film est non seulement bourré d'action et super-violent, mais également très structuré, et, finalement, regardable. Un euphémisme majeur, vu qu'on en prend vraiment plein les mirettes, et je ne parle pas de la destruction, mais de l'attention qui a été portée à la photographie et aux compositions. C'est un de ces films que l'on peut surement pauser à n'importe quel moment et être certain qu'on s’arrêtera sur une image magnifique.
La course poursuite qui, comme promis, dure pratiquement tout le film, nous entraîne à travers une tempête de sable, un canyon, un marais... Les véhicules sont a la fois innombrables, improbables, et nettement différenciés. Grace à cela, on n'a aucun problème à suivre l'action intense.
Les personnages ne sont guère plus que des ébauches. Ils sont suffisants pour qu'on s'investisse dans leur aventure, cela dit. Tous les acteurs sont au poil. On a beaucoup parlé sur les interwebs de la performance de Theron, mais franchement, Hardy donne une interprétation parfaitement crédible du Max titulaire. Il suggère une évolution du personnage de Mel Gibson qui s'inscrit parfaitement dans la logique impitoyable de l'univers post-apocalyptique de Miller.
Fury Road est à la fois modeste et démesuré dans ses ambitions. Sans prétendre être autre chose qu'une grosse course-poursuite old-school, il ressuscite une propriété intellectuelle pratiquement enterrée trente ans plus tôt. Il s'attaque à un classique, le modernise avec succès, sans le dénaturer. Il se cantonne à sa cible de marché, qui aime la SF, les moteurs et la fumée acre, et si ça ne plait pas au fan de Marvel, tant pis.
P.S.: mon personnage préféré, c'est quand même cet arbre... Quelle tragédie ^^
P.P.S: ouais, j'ai mis deux mois à me décider à écrire une critique. J'ai des tas d'excuses, d'abord, allez vous faire cuire un oeuf :-p