Je suis déçue. En guise de scénario, Max et sa team vont en avant, puis en arrière. Vous me direz, l'atmosphère est prenante, mais aucun mérite à cela, ce monde apocalyptico-dystopique avait déjà été développé en long en large et en travers par Georges Miller dans ses trois premiers films. Et puis à quoi bon si c'est pour baigner le tout dans un bain de sucre Hollywoodien ?
J'ai su que c'était mal barré quand on a vu apparaître à l'écran cinq top-modèles en sous vêtements, occupées à s'asperger lascivement d'eau sur le bord de la route. Ce qui m’amène à un autre point : on m'avait vendu le film comme un film féministe. Rassurez-vous, je ne vais pas voir des films seulement sur ce critère, c'est seulement pour vous donner tous les éléments. Donc à part les top-modèles, qui s'emploient à être belles en arrière plan, prêtes à retourner dare dare voir le grand méchant qui les viole et leur vole leurs bébés dès que l'évasion devient compliquée ("Oui, mais il nous appelait ses trésors !"), il y a Furiosa. Elle est belle, elle est forte, elle parle peu, tout comme Max. Bon, c'est vrai, elle ne s'en sortirait pas sans Max. Mais si elle ressemble à un garçon et que c'est l'héroïne du film, on peut dire que c'est féministe ? Non pas vraiment. En fait, on a juste tellement peu l'habitude d'avoir des héroïnes un peu badass (ou même des héroïnes tout court), qu'on en vient à tout qualifier de féministe dès qu'on en voit une.
Mais je m'égare. Donc toute la bande va en avant. Après Max part de son côté. Mais en fait il a des remords parce qu'il est gentil au fond malgré son air bourru. Alors il revient et il leur dit "non en fait il faut qu'on retourne sur nos pas". Les héroïnes et leurs nouvelles copines hippies disent OK. Après le méchant devient gentil parce qu'il tombe amoureux d'une des jolies filles. Après les gentils rentrent à la citadelle pour aider les pauvres et cætera, et cætera.
Alors oui, je peux critiquer et critiquer encore, ça n'enlève rien à l'esthétique du film, qui est vraiment réussie. Peut-être que si je l'avais vu sur grand écran, je serais moins catégorique. Mais je l'ai vu sur mon ordinateur, et la beauté des plans n'a pas pu rattraper le creux du scénario. Dommage.
(Sérieusement regardez les deux premiers.)