Le Spider-Verse tel qu'exploité par Sony relève en lui-même d'une sacrée contradiction qui, souvenez-vous, date de The Amazing Spider-Man 2 et des tractations avec Marvel concernant l'exploitation de Tête-de-Toile.
Avec en bout de course un accord singulier : à Marvel le personnage de Spider-Man afin de le faire évoluer au sein des Avengers. A sony l'exploitation d'un univers et d'antagonistes parfois de premier plan, comme Venom et Carnage.
Un Spider-Verse déjà mort-né une première fois avec Amazing Spider-Man : Le Destin d'un Héros, qui teasait sauvagement les Sinister Six, qui ne verront finalement jamais le jour.
Rebelote avec celui que Sony essaie d'exploiter depuis Venom, sans pouvoir jamais inscrire son super héros arachnéen au centre de la toile.
Circonstance aggravante : depuis Morbius, Sony ne met en scène que des personnages anecdotiques liés au Tisseur, n'aidant à aucun moment à la popularité de l'entreprise. Fait encore plus prégnant aujourd'hui avec Madame Web et les trois jeunes araignées mises en scène à ses côtés.
Il résulte de tout cela un film au film au feeling schizophrène.
Car à chaque coin de l'écran, il sera fait des références écrasantes aux bornes les plans reconnaissables de l'univers du Tisseur : un Ben ambulancier qui va devenir oncle, une Mary qui accouche, la ville de New York, les araignées qui mordent, un costume en négatif. Mais comme à l'occasion d'un jeu débile d'une baby shower imbécile, il sera impossible de prononcer le nom de Peter, de sa tante May ou une citation de Spider-Man.
Comme si le film se heurtait de toutes ses forces à un mur invisible pour vous dire qu'il y a quelque chose derrière.
Et dans le même temps, on vous tisse une autre mythologie que celle bien connue, à base de toile de vie, de totem et d'héroïnes araignées alternatives.
Ce qui aurait pu être une bonne idée si Madame Web avait été moins maladroite, voire je-m'en-foutiste.
Car il est quand même malheureux de constater que les costumes des nouvelles araignées, que l'on ne devine qu'à travers réminiscences et rêves, rappellent les cosplay de certains films pornographiques.
Car il est honteux de voir Tahar Rahim dans le rôle d'un méchant qui n'a rien à jouer.
Car il est dommage de constater que Madame Web fait penser à certains super hero movies pas très réussis des années 2000, comme Elektra ou Punisher, maltraitant à l'identique ses personnages.
Car il est lamentable que certaines rares bonnes idées soient sabordées lorsque le film reprend la formule usée de la baby sitter et le girl power portnawak de Birds of Prey : La Fantabuleuse Histoire d'Harley Queen. Ou encore un climax en forme de curieux mélange entre Destination Finale et les objets en surbrillance de n'importe quel épisode de la série Miraculous.
Car il est inqualifiable qu'aucun producteur n'ait tiqué sur la mise en scène sans queue ni tête des très rares scènes d'action, la pauvreté visuelle ou encore les scènes d'ambulance filmées à 20 km/h.
Et pourtant, malgré cette montagne de défauts, Madame Web n'arrivera pas à la cheville de la médiocrité de Venom. C'est quand même un signe...
Et alors que certains n'ont pas encore fini de célébrer l'enterrement du DCEU, s'il y avait bien un univers à euthanasier, c'est bien ce Spider-Verse délesté de sa figure de proue aux allure de non-sens.
Mais bon, on a les détestations que l'on peut.
Behind_the_Mask, araignée du matin, chagrin.