D'un scénario aussi moyen, qui n'est pas celui d'un film porno (oui, je sais c'était trop facile !!!), un Vincente Minnelli ou un Douglas Sirk auraient réussi à faire peut-être quelque chose de pas trop mal en donnant une mise en scène flamboyante et une direction d'acteurs qui en impose, qui fasse un peu oublier un nombre incroyable d'incohérences aussi visibles qu'un rhinocéros dans une Austin Mini. Oui mais voilà, ce n'est ni Vincente Minnelli, ni Douglas Sirk, c'est un tâcheron du nom de David Lowell Rich qui est derrière la caméra ; certainement choisi parce qu'il avait un mois de libre sur son emploi du temps.
Rien que la photographie donne la couleur (sans mauvais jeu de mots !!!) en étant d'une pâleur désolante, et pourtant c'est Russell Metty qui s'en est chargé et c'était loin d'être un manche. La réalisation ne se permet la moindre audace narrative ou visuelle, rien, nada, pas contre niveau pathos lourd pour bien faire pleurer dans les chaumières, ça y va avec une subtilité pachydermique. Les personnages secondaires sont quant à eux inconsistants ce qui n'aident pas la bonne galerie d'acteurs qui les interprètent.
Seule la sublime et charismatique Lana Turner en figure sacrificielle (même si là aussi ça y va avec une subtilité pachydermique !!!), surtout quand son personnage tombe dans la déchéance, réussit à donner un peu de corps à ce mélodrame lourdaud et fade par son talent et sa grâce.