Mademoiselle, c'est simplement l'histoire d'un coup monté de deux gredins afin de mettre la main sur la fortune d'une famille coréenne dans les années 1930 en plein pendant les relations tendues entre la Corée et le Japon. C'est tout.


C'est tout mais c'est évidemment bien plus que ça !


La forme, déjà, a fait l'objet d'un travail assez sublime. Le montage est précis, le cadrage est symbolique mais pas cryptique, la photographie est superbe. Le lieu principal, un manoir dont une aile est construire en style japonais et l'autre en style anglais est omniprésent et sert presque de trame voire est un personnage en lui-même.
Le mélange des deux pays, le Japon et la Corée, donne une musicalité toute particulière aux dialogues avec des personnages parlant généralement les deux langues, voire les mélangeant. Tous ces mélanges sont là pour approfondir le malaise engendré par le fond de l'histoire.


Et c'est là que Park Chan-Wook me dévoile un nouvel aspect de son travail : tenter de dérouter le spectateur à la manière d'un Satoshi KON dans Perfect Blue. Et même si je trouve que l'histoire va un peu trop loin dans son principe, l'exécution est très bien faite.


Avoir comme ici 3 twists scénaristiques dans le "qui trahit qui" est pour moi trop. Le premier est surprenant, le deuxième plus attendu mais le 3ème est tombé à plat tellement il était évident à ce moment-là.


Je ne suis pas certain que montrer tant de scènes de sexe et d'avoir des propos autant tourné autour du sujet (scènes mais aussi session de lecture de romans érotiques, sous-entendus, prise de... bec ?) mais cela a permis à Park Chan-Wook de montrer sa maestria et les scènes en question (qu'il y ait du nu ou juste de la sensualité et de la séduction) restent toujours belles et magnifiant les corps (surtout féminins, certes).


Au final, on se retrouve avec un film qui bien qu'adoptant une structure déjà vue puisqu'il raconte presque la même histoire avec des points de vue différents à la manière d'un Rashômon. Il devient immédiatement le meilleur que j'ai pu voir grâce à Senscritique et notamment les Cinexpérience.

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le 20 oct. 2016

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sseb22

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