Et tout d'abord merci à Sens Critique pour cette magnifique séance.
Juste quelques mots pour souligner l'esthétique presque religieuse de l'image.
Le contraste permanent d'ambiances, de couleurs, d'air ; l'approche temporelle labyrinthique et vertigineuse ; un traitement de la violence comme seul le cinéma coréen le propose.
La très bonne idée : visiter la même histoire sous 3 angles différents, selon les 3 protagonistes principaux.
Autre très belle idée : inviter le passé à explorer et expliquer le présent.
Sur fond de Marquis de Sade, divin s'il en est (avec lecture et mise en image et en acte du texte de "Juliette" en coréen si mes souvenirs sont exacts), l'histoire d'une infiltration (sans mauvais jeu de mots), d'arroseur arrosé, une sensation qui n'est pas sans m'avoir évoqué, mais juste évoqué, "Les Diaboliques" de H-G CLOUZOT (Culture de cinéma européen oblige, qui m'y a fait pensé).
De la manipulation ? Certes, il en a fallu pour proposer non pas un mais DEUX twists !!! Mais il m'a semblé que ce n'est pas tant la manipulation que l'exacerbation de la violence dans les domaines les plus fondamentaux de l'être humain : l'amour, le sexe et la mort.
Mon petit bémol néanmoins, un trop long métrage ! Des scènes qui, me semble-t-il, ne justifiaient pas leur durée (et notamment les scènes de sexe), sinon ce que j'ai ressenti comme un acharnement du réalisateur à effracter le réel et finalement à pousser plus loin encore ce qu'il n'est peut-être pas arrivé pas à dire avec les mots qui lui convenait, le symbolique et donc la métaphore.
Tout en écrivant cela, je me dis que peut-être Park Chan-Wook a voulu finalement aborder la thématique de l'angoisse si prégnante de castration, à travers la focale du sadisme ?
A part cela un très Beau film, très très très viol-ent, si j'en crois le nombre de regards qui se baissaient dans la salle, dont le mien je le confesse.
Bonne séance :-)