D'une histoire très simple, Brizé fait un film très simple. Réduit au minimum.
Et cela peut dérouter.
Si l'on peut célébrer cette accentuation des détails, ce jeu de regards furtifs, ces dialogues si banals qu'on souhaiterait presque qu'ils n'existent pas et et ne viennent jamais brutaliser ce cocon que forment petit à petit les brillants comédiens, on peut aussi se lasser très vite de cet aspect parfois social d'un film d'amour, ces longs plans inutiles et ces longueurs souvent lourdingues.
Car il est vrai Kiberlain et Lindon transportent le spectateur. Ils atteignent ici leur plus hautes qualités d'acteurs, sensibles et puissants, l'un en bon mari et bon père, l'autre en institutrice transie d'amour.
De plus on peut souvent contester les choix scénaristiques, notamment cette fin, que l'on ne révélera pas, mais qui peut dérouter, tout autant que cette longue ouverture, dans laquelle la famille du personnage de Lindon se questionne durant, de longues minutes, sur ce qu'est un COD...
Mais pour autant Mademoiselle Chambon surpasse tous ses défauts en proposant une histoire d'amour tragique transcendée par des comédiens tellement touchants qu'une seule minute du film ferait pleurer les moins sensibles...