Une comédie bourgeoise, vibrionnante et pétulante mise en scène par Henri Decoin en 1937.
Ça démarre sur les chapeaux de roue avec des cris perçants et ça dure jusqu'à la fin.
En effet, une jeune fille refuse tous les partis que son père lui propose. Et comme elle en a marre (quatorze fiançailles rompues de son fait), elle décide de se marier avec le premier venu : un quinquagénaire bien bourgeois, homme à femmes (enfin, il y a longtemps) et un peu replet… La jeune fille n'a fait que changer de victime expiatoire en passant du père au mari à qui elle n'accorde rien mais exige tout (et même encore plus que tout).
C'est Danielle Darrieux, 20 ans, qui était déjà l'épouse de Henri Decoin, qui joue cette tornade qui balaie tout sur son passage. Il faut dire qu'elle fait un sacré numéro d'une infernale (mais jolie) chipie qui mène son père puis son mari à la baguette et par leur bout du nez. Rien ne lui résiste. Elle coûte à son mari "un pognon de dingue" en rénovation révolutionnaire et totale de l'appartement, en toilettes, en fiestas (sans son mari) mais en tout bien tout honneur ! Même si ce n'est plus du tout au goût du jour, je tenterais bien une certaine approche (pseudo médicale) où j'oserais dire qu'une (bonne) fessée aurait pu avoir un effet salutaire.
Et sans vouloir spoiler en disant pourquoi, à la fin, on retrouve notre Danielle Darrieux sublime et charmante. Ouf !
Vous l'avez compris, le film est complètement déjanté mais le pire, c'est qu'on rigole à voir Danielle Darrieux faire son numéro.
Une chose particulière dans ce film c'est que les seuls gens raisonnables sont, si on excepte le rôle de Danielle Darrieux, les jeunes qui ne comprennent pas le fonctionnement des "vieux". C'est le monde à l'envers.
Parmi, ces jeunes, on trouve Gilberte Géniat qui joue le rôle de la bonne placide qui en a vu bien d'autres et surtout le fils du mari joué par un jeune Pierre Brasseur de 32 ans (dont on reconnait bien les traits du futur Claude Brasseur).
Ah oui, j'oubliais, il y a aussi un superbe et onctueux Pierre Larquey en hôtelier ; j'aime beaucoup cet acteur et ici il est parfait.
Même si les situations sont assez invraisemblables (encore que chez les riches, on ne sache pas toujours vraiment ce qu'il peut s'y passer), la comédie de Decoin, sur un scénario de Jean Boyer, est enlevée et assez jubilatoire. On rigole franchement aux insupportables incartades de Danielle Darrieux en enfant pourrie gâtée.