Au XVIe siècle, une jeune femme (la mademoiselle Ogin du titre) tombe amoureuse d'un samouraï, mais leur union ne peut pas se faire car ce dernier est de religion chrétienne, et qu'à cette époque, le christianisme était proscrit au Japon.
Pour ce qui sera son dernier film en tant que réalisatrice, Kinuyo Tanaka va collaborer avec un nouveau studio, le Ninjin Club, afin d'avoir une liberté suffisante pour raconter cette histoire d'amour qui ne dit pas son nom, et qui ne peut pas être, pour une histoire de religion.
Même si je confesse m'y être ennuyé, car je pense être plus ému par une histoire contemporaine que par le côté engoncé qu'il peut y avoir dans un film à costumes, c'est un joli mélodrame, porté par Ineko Arima ainsi qu'un Tatsuya Nakadai que j'ai rarement vu aussi doux.
Et encore une fois, c'est une très belle utilisation de la couleur en Cinemascope.
A la vue de ces six films, il est dommage que Kinuyo Tanaka n'ait pas pu persévérer en tant que réalisatrice, car ce qu'il en ressort, c'est le regard féminin, rare dans un cinéma à 99,99% masculin, sans préjugés ni clichés, et qui a su regarder avec les yeux de ses mentors Ozu, Naruse et en particulier Kenji Mizoguchi. Je dis ceci car pour revenir sur Mademoiselle Ogin, c'est clairement inspiré par ce dernier, dont Tanka fut son actrice fétiche, et qui a la même dimension dramatique. Je n'ai pas accroché comme il le fallait, mais je reconnais sans soucis les acteurs ainsi que la technique.