La Corée du Sud à la dérive
Une prostituée violée et passée à tabac arrive à l’hôpital dans le coma. Coïncidence, le directeur de l’établissement cherche un cœur à greffer pour maintenir en vie son légume de père, et charge...
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le 19 mars 2016
Une prostituée violée et passée à tabac arrive à l’hôpital dans le coma. Coïncidence, le directeur de l’établissement cherche un cœur à greffer pour maintenir en vie son légume de père, et charge Hae-rim, aide-soignante fraîchement engagée et hantée par des souvenirs pas très nets, d’enquêter sur le passé de ce corps.
Le film, ici et là d’une dureté à la limite du soutenable, de bout en bout sombre et âpre, dresse un constat implacable de l’état de la société sud-coréenne. Proche en cela de Jia Zhangke, Shin Su-won suit un personnage en forme de synthèse de la souffrance des laissés pour compte du succès économique est-asiatique, incarnation du prolétariat féminin faisant du chiffre dans les centres d’appel ou trimant sur les chaînes de montage, subissant les abus de pouvoir de petits chefs plus ou moins minables et plus ou moins prompts à considérer ces femmes comme de la viande à disposition.
En se plaçant du point de vue d’un personnage secondaire – ou pas –, la réalisatrice met le doigt sur l’infinie solitude d’individus occupés à maintenir tant bien que mal leur niveau de vie et confrontés au choix récurrent entre la compromission et la précarité. Après nous avoir bien fait souffrir, elle laisse un peu de place à l’espoir dans une scène finale bouleversante.
Magnifique, mais à ne pas voir un jour de déprime...
Créée
le 19 mars 2016
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