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Une bien jolie comédie française, qui diffuse une agréable sensation de fraîcheur durant la petite heure et demie que dure "Maestro".
Léa Fazer rend ici hommage à son ami disparu, l'acteur Jocelyn Quivrin, qui souhaitait lui-même déclarer sa flamme au cinéaste Eric Rohmer, et avait écrit un scénario dans ce sens peu de temps avant de mourir. En effet, leur rencontre sur le tournage des "Amours d'Astrée et de Céladon" avait bouleversé le comédien, modifiant en profondeur sa vision du métier et de l'existence.
"Maestro" décrit ce tournage, cette confrontation entre deux univers (l'ancien VS le moderne, le film d'auteur VS les rêves de gloire, les budgets serrés VS les grosses productions...) sans toutefois tomber dans un manichéisme absurde, qui voudrait que le cinéma, "c'était mieux avant".
Certes, c'est bien le jeune acteur naïf et immature qui sortira grandi et chamboulé par cette expérience unique, mais l'échange fonctionne dans les deux sens, et chacun s'enrichit au contact de l'autre, à condition de dépasser ses préjugés.
On pourra justement reprocher au film ses excès de bons sentiments et cette morale gentillette, mais le registre et celui de la comédie, et on aura passé un délicieux moment en compagnie de comédiens formidables.
Michael Lonsdale m'a fait forte impression, incarnant avec finesse un Rohmer à la fois généreux, lunaire, rigoureux, déconnecté mais toujours jeune d'esprit.
Pio Marmaï a su se hisser à la hauteur de son expérimenté partenaire (bien meilleur que dans "Toute première fois" par exemple), tout en sincérité gauche et en énergie pas toujours bien canalisée.
Au sein de la petite troupe, on retrouve également les prometteuses Déborah François et Alice Belaïdi, ainsi que le déjanté Scali Delpeyrat.
Au final, j'ai beaucoup aimé "Maestro" parce qu'au-delà de l'hommage individuel, ce film est une déclaration d'amour adressé au cinéma, et aux différents métiers qui se croisent sur un tournage.
Une comédie française réjouissante, loin des standards habituels du genre.
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Créée
le 15 juin 2015
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