Moe Dickstein et Harry Valentini sont deux minables (un Juif et un Italien) au service d'un mafieux de Newark, Mr. Castelo. Dans le gang, personne ne les prend au sérieux. Un jour, le gros bras de Castelo, Frank "The fixer" Acavano, leur confie de miser 10 000 $ sur un canasson à la place de Castelo. Mais Harry est un joueur compulsif, et mise sur un autre cheval... qui perd. Nos deux compères devraient se faire découper en morceau, mais chacun refuse d'incriminer l'autre. Intrigué par cette amitié, Castelo les libère en confiant à chacun un contrat sur la tête de l'autre.
Mais eux, dans une tentative désespérée, s'enfuient avec la voiture fétiche du Fixer et sa carte Gold pour aller demander de l'aide à l'oncle Mike, une pointure retirée à Atlantic City. Ils mènent la grande vie en essorant la carte Gold du fixer.
A Atlantic City, ils trouvent Bobby Dilea, le patron d'un casino, un ami. Harry découvre que son oncle Mike est mort, mais sa grand-mère lui donne sans broncher 250 000$ qu'elle avait sous son matelas pour rembourser Castelo. Entretemps, Dilea contacte ce dernier et lui propose de lui livrer Harry et Moe. Mais Harry, au moment de monter dans la cadillac qui doit lui être fatale, décide de jouer à la roulette les 250 000 $. Moe tente de le ceinturer, et dans la mêlée, Harry prend un coup de feu dans le ventre. On assiste à son enterrement et Moe, rongé de remords, rentre se suicider, quand il voit Harry, qui a mis en scène sa mort. Ils mettent de même en scène la mort de Moe en ouvrant à fond le four à gaz : Castelo et ses sbires, venus tuer Moe, se font sauter sans faire exprès. Nos amis peuvent monter le rêve de leur vie : un restautant italo-juif.
Dès le générique, où les lettres du titre se carambolent sur du ragtime et des bruitages cartoons, le ton comique est donné. Il y a quelques gags visuels, comme la vanne du boss qui sort une cigarette et 15 briquets qui se pressent pour le lui allumer, et un peu de slap-stick (la cadillac rose démolie sur l'autoroute), mais l'essentiel ne repose pas là-dessus. Et c'est bien là le problème.
Soyons honnête, il est assez moisi, ce film. Car De Palma a demandé aux acteurs d'adopter, à commencer par Dany De Vito, un jeu outrancier, poussant tous les personnages jusqu'à la caricature (il n'y a que Keitel qui sorte un peu son épingle du jeu). ça aurait pu passer avec un registre cartoon, et en ce sens, ce film aurait été génial dans les mains du Sam Raimi de Mort sur le grill. Mais ce qu'on voit à l'écran, c'est plutôt de la grosse farce bien épaisse.
Mais c'est De Palma, et que voulez-vous, je n'arrive à détester aucun film de ce type. Parce qu'il arrive, derrière l'aspect téléphoné de ses personnages, à recapturer quelque chose qui relève du cinéma, le vrai, celui qui fait passer des émotions, même quand il joue sur les plus grosses cordes.
Alors oui, le tempo est bizarre, le jeu outré (le personnage du Fixer préfigure celui de Larry dans The big Lebowski), les situations téléphonées, les retournements de situation improbablissimes, mais il y a des scènes cocasses (l'envolée lyrique d'Harry dans les toilettes, l'agonie du barman dans l'église, la scène en accéléré des gens qui s'enfuient avant qu'Harry démarre la voiture de Castelo, probablement piégée). De Palma s'est essayé à la comédie. Il s'est planté, on ne va pas se mentir, mais il a essayé des trucs.
Je vous ai dit, je ne suis pas objectif. Brian, je lui passe tout.