Dans un monde où une épidémie de zombies décime la population, l'organisation de la société est largement perturbée. Il subsiste toutefois quelques services (la police, les hôpitaux...) qui permettent aux survivants de vivre encore presque normalement. Mais comme la maladie est extrêmement contagieuse, il convient de signaler ses proches aux médecins lorsque ceux-ci montrent les premiers symptômes ; à terme, ce sera la quarantaine avant la mort annoncée.
Avec Arnold Schwarzenegger en tête d'affiche, on pourrait s'attendre à de l'action et des coups de feu en tous sens. C'est tout le contraire. L'acteur joue un rôle à contre-emploi et montre qu'il possède de réelles qualités d'interprétation. La fille du père de famille qu'il incarne se trouve touchée à son tour, dès le début du film. Il ne peut se résoudre à la laisser partir en quarantaine. Arnold va alors interpréter, tout en retenue, un père confronté à l'inéluctable.
Film lent, qui prend son temps, le rythme imposé au spectateur pourra lasser certains. En revanche, il témoigne d'un quotidien de plus en plus tendu et seule la force de caractère de ce père de famille permet de tenir encore un peu plus. Quelques moments de tension font monter l'adrénaline sans jamais que l'action soit au cœur du sujet. Mais la tension demeure surtout psychologique et l'imagination du spectateur est sollicitée. Quelques instants de pure douceur émaillent le récit et apportent une jolie fraîcheur. Le final, quant à lui, est bouleversant, inattendu et magnifique.
La bande son qui accompagne le film est vraiment réussie et le morceau final, lors du générique, alors que l'épilogue vient juste de souffler le spectateur, s'avère sublime et prolonge l'émotion.
Je crains que ce film ne trouve guère son public. En effet, les fans d'Arnold ne retrouveront pas leur bodybuildeur favori, les amateurs de zombies ne trouveront pas de scènes gore et de violence tandis que ceux qui apprécient les drames intimistes ne viendront sans doute pas le voir. Mister Univers a vraiment pris un sacré risque en jouant dans ce film. Il y gagne selon moi ses galons d'acteur.