La jeune maggie, qui tient son nom de l'amour que portait sa mère pour les marguerites, est fille de (gros) fermier (musclé). On apprend dès les premières secondes qu'elle vient d'être contaminée et se sait condamnée. La contagion étant mondiale, les alentours ravagés, il y a fort à parier qu'il s'agisse rapidement de la fin de l'activité de la ferme de papa.
On peut estimer que le grand Bob, de part son génie ineffable, avait depuis longtemps tout prévu
Les spectateurs ayant connu ce qui a pu se faire de pire dans la télé des années 80 sont alors décontenancés. Il s'attendent à une héroïne tout feu-tout flamme, pétaradante et virevoltante, et en sont vite pour leurs frais. Le personnage interprété par Abigail Breslin est très nettement apathique, résigné, distante. Certains diront chiante. On aurait surtout aimé qu'elle soit au moins (même fugacement) poignante.
Un moment, j'ai failli inclure Maggie dans la longue liste des films américains qui partaient sur une bonne idée et qui se retrouvaient asphyxiés par le carcan scénaristique en vigueur depuis des années. Ou simplement dans la liste de ces films qui ne savent développer leur (souvent bon) point de départ.
Non, au fond, c'est ici encore plus fade. Rien n'y est proprement infâme, ni même complètement raté. Et c'est presque pire. D'une idée désormais relativement convenue, Henry Hobson signe un film à l'image de sa photographie: soignée, parfois esthétique mais sans âme ni conviction.
Certains ont vu la meilleure interprétation de l'ex représentant de la Californie, en son temps non-adepte de la grâce du gouverneur. Avec 15 lignes de dialogues et trois larmes écrasées, on ne peut pas parler non plus de performance du siècle.
A l'image de cette famille qui semble ne pas craindre la contagion alors que les symptômes inquiétants se succèdent, l'équipe du film savait sans doute qu'elle n'avait plus beaucoup d'effort à faire pour attirer les foules zombifiées dans les salles des multiplexes. L'humanité est déjà condamnée et il n'y a pas d'antidote.