Ces messieurs au garde-à-vous...
Difficile de faire ressentir le vague à l'âme d'un strip-teaser aux abdos tranchant et au coup de rhinocéros, se faisant 400 dollars par soir et quasiment autant de femmes en un mois... Oui ce monsieur est bien plaindre, mais Steven Soderbergh y parvient malgré tout.
En tout cas Mike (Channing Tatum) est malheureux, il veut plus, enfin moins, enfin il n'est pas sûr mais ce qu'il sait c'est que les billets rangés dans le string ne lui suffisent plus.
Il veut une vie rangée et faite de plaisirs moins faciles. C'est la sœur du Kid (Alex Pettyfer) qu'il prend sous son aile (enfin plutôt son gros bras musclé) qui lui fait prendre conscience que peut-être il vaut mieux que ça. Leurs échanges, rituel amoureux d'aller retour verbal, démontrent une certaine malice non dénuée d'humour. Surprenant pour ce film à première vue.
Tandis que Pettyfer sombre dans les excès, Mike va progressivement en sortir, au grand dépit de Dallas (Matthew McConaughey) qui aimerait bien que sa tête d'affiche reste dans son club.
Soderbergh insiste sur un quotidien morne et terne par l'usage de filtres devant les caméras, destinés à souligner qu'à la vie en dehors du feu des projecteurs manquent les couleurs et le flamboyant qu'apporte la scène à Mike. Tous les moments passés dans le club de Dallas montrent du grand show, des chorégraphies, des danses, des femmes hurlantes et trépidantes devant les corps parfaits des strip teasers. Ces messieurs qui tous parfaits qu'ils soient, échangent de la drogue, des femmes, et autres sans se poser trop de questions. Pour autant Soderbergh parvient à les rendre attachant en les montrant faire ce qu'ils font le mieux et ce qu'ils aiment faire plus que tout : donner du plaisir.
Ce qu'ils font très bien pour le spectateur : les chorégraphies, avec leurs coups de mitraillettes bien chargées, les strings tendus, les fesses musclées, et aussi le talent de danse des acteurs font que tous les moments passés dans le club valent aussi bien pour le yeux que pour l'humour : Matthew McConaughey s'en donnant à cœur de joie en se déshabillant devant ces dames.
On aurait pu avoir un film à la Showgirls de Verhoeven, au masculin, ce ne fut pas le cas, à la place on a tout simplement un bon film, pas racoleur, et qui a le bon goût de faire appel aux yeux mais aussi au cerveau.
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