Gueule d'ange ... ou pas.
Je suis un fan de Paul Verhoeven. Seulement voilà, lorsque je suis sorti du cinoche après avoir vu Showgirls, je me suis demandé pourquoi ? Pourquoi un tel massacre ?
Alors que je m'apprêtais à découvrir Tatum au sommet de sa forme pileuse et chocolatienne, j'ai eu des sueurs froides en repensant à ses filles qui se passaient des glaçons sur les tétons. Franchement, l'univers des spectacles de danse est à des années lumières de mes lubies alors quant à penser aux chippendales …
Pourtant j'ai franchi le pas. Steven Soderbergh m'a laissé sur un Contagion assez insipide, il avait le droit à une autre chance. Ensuite j'ai beaucoup de sympathie pour Matthew McConaughey. Mais surtout, j'ai découvert Channing Tatum et, franchement, je crois en ce mec. Je ne saurai dire pourquoi mais depuis l'avoir croisé dans L'Aigle de la Neuvième légion, je trouve qu'il dégage quelque chose. Oui, je sais, le lecteur de cette prose me sortira qu'il est foireux cet Aigle. Non, pas pour moi. Que Tatum c'est aussi du super GI Joeeeeee : oui, c'est vrai. Mais c'est aussi du Stop Loss, pas si inintéressant.
Tatum dispose d'un potentiel physique évident ; encore fallait-il l'exploiter. Franchement, sans être adepte, les numéros proposés sont assez bluffants. Il assure, le Tatum, tout comme le MacConaughey d'ailleurs. Et puis derrière les spectacles à faire frémir les dames assises aux cotés de leurs maris qui se moque de ces mecs épilés en se caressant le gras de bide après s'être remis un testicule en place, affalé sur le canapé, le duo Soderbergh Tatum m'a attrapé. Là où Verhoeven avait accouché d'une œuvre voyeuriste et à mon sens beaucoup trop facile et manquant vraiment de souffre et de souffle, ce portrait du monde de la nuit sonne presque juste. Le fric, la drogue, la vie facile, Tatum ballade sa belle gueule avec une forme de désespérance, en quête de l'amour d'une femme respirant une joie de vivre incroyable, Cody Horn. Un seul regard de cette dernière suffit à vous envoyer paître sans demander votre reste. Une vrai gueule d'amour, je vous dis. Après, ça reste assez propre. Le film aurait pu être plus trash, moins esthétisant, sans doute, mais j'ai été surpris de voir qu'au final j'accrochai.
En fait j'ai fini le film avec le sentiment étrange que c'était sans doute trop beau, un peu comme dans Stop Loss, mais qu'il y avait de la matière. Il a un truc, le Tatum. Faudra sans doute franchir le pas, aller vers un rôle plus crade, plus casse-gueule, écorner son image mais c'est faisable.
Sinon la fin est foireusement naïve mais bon, Magic Mike est une découverte sympa et assez inattendue.