- Mais comment tu t'appelles ?
Je doute que ça sorte un jour dans un vrai cinéma mais tant pis, autant vous prévenir tout de suite, le film de Philippe Katerine est exactement comme on pouvait l'imaginer ; ou le craindre. On y voit surtout Katerine lui-même, ça manque de professionnalisme, c'est monté dans la cuisine, tout ça, mais à la limite, on s'en ficherait.
Vous pensiez que Philippe Katerine était fou, vous avez peut-être raison finalement. J'aimais bien ces chansons, jusque là ; ça partait carrément en vrille avec le dernier album, mais il restait cette simplicité touchante, cette manière de se foutre de ta gueule mais quand même gentiment. Va savoir pourquoi, sur un disque, ça passe mieux. Là, il se foutait carrément de ma gueule sur son écran et - suis-je devenu un vieux con ? déjà ? si jeune ? - avec son film.
Alors voilà, dedans, il y a de tout. Du pipi, du caca, du vomi, des bites, des culs, des policières sexy, une île déserte, un saxophone multicolore, des herbes bizarres qui se fument, un flingue, du champagne, des magnums de champagnes, et puis des magnums, la glace. Surtout des magnums en fait, jusqu'à l'overdose. En tombant sur son île déserte, Philippe se met à fouiller les valises autour de lui, il trouve des déguisement, des robes de soirée, un costume de capitaine et ce fameux frigo. Il y a des bouts en dessin animé psyché des années 70 avec incrustation fond verre vous m'en direz des nouvelles, un passage avec Arielle Dombasle, un très très court métrage de Julie Depardieu, et forcément, plein de clips du prochain album parce que Magnum, tu vois, c'est un peu son The Wall, mais un The Wall tropical qui viendrait de Vendée, avec un dictateur, des animaux obéissants et d'autres qui se foutent de sa gueule, de la jungle, un peu de Lost, un requin. Et un paquet d'autres effets.
C'est le côté amateur, je découvre la caméra, j'appuye sur tous les boutons. Pareil au montage, ça donne un résultat assez, disons intrigant. Evidemment, je n'aurais pas mis 6 s'il n'y avait pas encore plus - tu m'diras, j'pensais mettre cinq, mais ça me semblait dur en écrivant la critique, tu l'aurais avec le son et le ton de ma voix, tu te dirais que c'est un quatre, mais non, non, non, reste sur six, c'est cool - et c'est là qu'apparaisse des cènes assez magiques, comme celle de l'écho ou ce duel énigmatique, inattendu, face à cet arbre seul au bord de l'eau.
Je crois que je ne cherche pas à vous convaincre d'aller le voir, une partie d'moi à pourtant un peu peur de vous décourager, mais bon, j'avais envie de vous raconter. La bande-annonce vous donnera un aperçu assez réaliste de l'idée. Prenez un clip de plus, ça la rendra encore plus tangible.
- Philippe !