C’est sans une once d’hésitation que je me suis précipité dans la salle de cinéma lors de l’avant-première, organisée il y a maintenant quelques semaines. Je n’étais pas le seul à attendre impatiemment la sortie du nouveau film de Valérie Donzelli. Son style, clairement défini par l’aventure La guerre est déclarée, rejailli sur nous comme une évidence avec ce nouveau long-métrage encore une fois très poétique dans une réalisation qui ne faiblit (presque) pas.
Par une expression simple mais belle dans son image, Main dans la main se veut pour autant original par son histoire. A travers l’idée de la fusion et de la dépendance affective, Valérie Donzelli insiste sur ce qu’elle pense être sa vision de l’amour. Deux couples qui ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre vont devoir traverser une crise où l’une des deux personnes de chaque couple va s’attirer l’un à l’autre, exprimant la mue du couple dans sa définition. La magie de la rencontre entre Joachim et Hélène, interprétés par Jérémie Elkaïm et Valérie Lemercier se matérialise par un peu de fantastique, où les deux personnages sont véritablement liés l’un à l’autre par les mouvements. Seule la magie du cinéma permet ça, confessera plus tard Valérie Donzelli qui exprime à nouveau avec force son histoire de l’Amour avec un grand «A»
La réalisatrice signe donc à nouveau un film intimiste, où son style est caractéristique d’un cinéma se voulant personnel, ne cherchant pas des artifices qui nuiraient à son ambition et à sa poésie. Si le film s’étire un peu en longueur sur la fin, l’univers crée par Valérie Donzelli, qui tourne toujours au passage avec la même équipe et les mêmes comédiens, reste indescriptible de beauté et de charme. Main dans la main a certes quelques lacunes, mais un hommage à Valérie Donzelli et à son cinéma me semble nécessaire, tant celui-ci me touche énormément.