Mais qu'avez-vous fait au Giallo?
Un professeur sort avec une de ses élèves et va faire un tour en barque. La fille semble apercevoir un meurtre : c'en est un, et il s'agit d'une autre fille de l'établissement où nos 2 tourtereaux travaillent. A partir de là, les ennuis commencent, pour eux et pour moi.
Il s'agit donc d'un giallo, mais non traditionnel. Dallamano refuse les effets baroques qu'auraient pu faire Bava, Argento ou Martino. Il ne s'appesantit pas trop (du moins c'est relatif par rapport aux films des réalisateurs sus cités) sur les scènes de meurtre. Il préfère traiter d'une question sociétale de l'époque : l'avortement, cause du trauma et du modus operandi. Malheureusement (ou plutôt heureusement pour le contrôle des naissances) cette réflexion a très mal vieillie pour les yeux d'un jeune de 20 ans.
Mais qu'importe, si la réalisation est téléfilmesque et le thème suranné, l'histoire tiendra-t-elle la route?
Non
A aucun moment, je n'ai pu m'attacher au moindre personnage.
- La Lolita qui voit juste le reflet d'un couteau tout d'abord, et c'est au bout d'une nuit qu'elle pourra donner subitement moult détails qui inquièteront le tueur. C'est un petit peu gros!
- La femme du héros, cocufiée (en fait guère mais pour le principe c'est quand même le cas) qui se réconciliera avec son mari en enquêtant sur le meurtre de sa rivale. C'est encore plus gros.
- L'inspecteur bourru qui brasse surtout du vent (et dont les policiers sont incapables de voir un kidnapping sous leurs yeux!) et qui n'arrêtera pas de dire au héros de ne plus enquêter, tout en l'aidant en fait! Ils interrogent des témoins ensemble, ils s'échangent des infos...
- Et enfin le héros qui est une vraie tête à claque (j'avoue avoir du mal à supporter le bellâtre Fabio Testi mais c'est surtout son personnage qui m'horripile). Il cache inutilement des indices dérisoires pour rien du tout, il enquête de façon brutale (il secoue un jeune, il entre par effraction chez un suspect), et il est hypocrite (il parle d'une relation platonique avec sa maîtresse alors qu'il la pressait de coucher enfin avec lui, et il se permet de juger le groupe de jeunes filles!)
Bref, je n'ai été sauvé du navet que par la musique mélancolique de Morricone (juste il manque de la musique pour les scènes de suspense) et quelques jolies actrices.
Vraiment, un giallo évitable!