La grosse déception

Depuis la Grosse Emission, Kad et O sont spécialistes de l'absurde industriel.

Industriel, parce qu'un bon concept (le Kamoulox ou les Jean-Michel) était toujours décliné à la chaîne, sans imagination, jusqu'à l’écœurement du spectateur. Depuis cette époque, leurs procédés d'écriture sont très prévisibles, chaque sketch d'une même famille suivant systématiquement le même schéma.

C'est un peu comme s'ils avaient trouvé la formule miracle de l'humour absurde en 1995, et qu'ils l'appliquaient à la lettre depuis, émission après émission sans se poser de question, en bons élèves studieux et scolaires. Chaque blague soigneusement rangée à sa place. Rien ne dépassant, rien ne surprenant autre part que là où tout le monde attend d'être surpris.

Pendant la période de gloire du duo, entre 1998 et 2002, ce n'était pas gênant. Il fallait bien ces grosses ficelles et ces techniques humoristiques pour nous livrer tant de sketches à la tonne, à base de perruques de carnaval et de mots ridicules.

Seulement aujourd'hui, cet humour-là a vieilli. Après les Robins des Bois, puis tant de jeunes successeurs, il a perdu beaucoup de sa fraicheur. Et si dans ce film, quelques gags font rire, le manque d'innovation le rend oubliable, voir lourdingue par moments (sans parler des acteurs français nazes au jeu académique insupportable, Laurent Lafitte en tête).

A réserver aux fans inconditionnels du duo (il y en a beaucoup) et à ceux qui, au contraire, n'en connaissent encore rien.