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Autant le dire, je ne goûte guère à l'habitude les films qui parlent de cinéma, non plus que les pièces de théâtre qui parlent de théâtre ou les bouquins qui parlent de littérature. Trop souvent nombrilistes, quand ce n'est pas pédant. Voilà donc un film qui entre à n'en pas douter dans cette catégorie, mais qui s'en sort à mes yeux par l'autodérision, sans à la toute fin, mais vraiment à la toute fin avec un petit passage gnangnan sur la magie du cinéma. Mais bon, sur presque deux heures de pellicule, ça passe.
Ainsi, ça donne une comédie sur le tournage d'un film, qui est évidemment plein de péripéties diverses et variées. Les acteurs sont plutôt bons, avec une mise en abyme parfaite pour Jonathan Cohen puisqu'il joue le rôle d'un acteur cabotin. Podalydes, dans son registre habituel, est bien en réalisateur au bord du gaz. Et les seconds rôles ne sont pas mauvais du tout. Ajoutons à cela des dialogues plutôt réussis et le spectateur passe un moment agréable. Curieusement, le film tourné dans le film ressemble beaucoup (je ne sais pourquoi) au film "En guerre" de Stéphane Brizé. Peut-être pour des raisons budgétaires, puisque l'essentiel de l'action se déroule dans une usine désaffectée, avec quelques passages dans une cité et d'autres dans un hôtel impersonnel, le tout en région parisienne si j'en crois le générique de fin.
Pour autant, la mise en abyme n'est pas totale, même si l'équipe de tournage (dans le scénario) est également confrontée à des problèmes économiques et, d'une certaine manière, au gant de fer des puissances financières. Je ne sais pas si c'était le propos du réalisateur d'établir un parallèle entre le film et le film dans le film; mais, si ça l'était, ce n'est qu'à moitié réussi. Car le happy end que le personnage joué par Podalydes s'acharne à refuser dans son scénario (il n'est pas là pour faire plaisir au spectateur, mais pour dénoncer), eh bien Cédric Kahn ne se le refuse pas, même s'il reste discret. Le comble de l'ironie serait qu'il lui ait été imposé par ses producteurs...
Enfin, le second film dans le film, le fameux making of est plutôt anecdotique, d'autant qu'on en voit rien, si ce n'est que quelques images qui sont sans aucun rapport avec le tournage. Peut-être un clin d’œil à feu Jean-Luc Godard ? Mais sa principale fonction est d'introduire dans le scénario le personnage de Joseph et la romance qui en découle. Qui est d'ailleurs présente également dans le film dans le film. Bon, j'arrête là, ça devient prise de tête tout ça, alors qu'au final ça reste un film, qui sans être un monument, est plutôt sympa à visionner.
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Créée
le 29 janv. 2024
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