Le film, non exempt de défauts techniques (caméra qui brinqueballe, mise au point non maitrisée lors de changement de sujet filmé) a le mérite de montrer, en 55 mn, de l’intérieur, un groupe de jeunes délinquants (uniquement des garçons, pas forcément musulmans) de Mayotte (département d’outre-mer depuis 2011) qui ne sentent jamais chez eux, ni à Anjouan (une des 3 îles des Comores), ni à Mayotte [d’où le va-et-vient entre les 2 îles (séparées par un bras de mer de 70 km), en pirogue kwassa-kwassa, évoqué par le titre]. Les jeunes capturent, de nuit, des chiens errants (animal haram pour l’Islam, religion d’état des Comores, indépendantes depuis 1975), auxquels ils s’identifient et dont ils organisent des combats. Ils vivent à l’écart, dans la forêt de la Malavoune, dans le village de Bouyoni (commune de Bandraboua) au nord-est de Mamoudzou. Le film pèche, néanmoins, par l’absence de mise en perspective de l’immigration clandestine et de la violence qui règne à Mayotte, notamment depuis 2011. Le film a obtenu, en 2023, le prix "L'île d'Or" au Festival International du Film Insulaire de Groix (FIFIG).