Pâtes à la carbonara
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le 6 févr. 2021
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16em film de l'année 2021,
il s'agit du premier film qui a été tourné durant le premier confinement et on peut dire que c'est une réussite!
On suit l'histoire de Malcolm et Marie, jeune couple qui après la projection en avant-première du dernier film de Malcolm dont l'histoire s'inspire en partie de leur histoire rentre à leur domicile où une dispute va éclater, où certaines vérités et non dits vont surgir mettant à mal leur relation.
Voici la preuve même que la contrainte et les ennuis peuvent déboucher sur quelques choses de positif. Le réalisateur a su transformer une contrainte (le confinement) en une force de son récit en l'incorporant avec intelligence dans sa narration.
Ce huis clos est parfaitement cohérent car il enferme les protagonistes dans une bulle loin de tout parasitage du monde extérieur et il nous force à nous concentrer sur ce qu'il compte vraiment, à savoir leur relation dans les moments les plus intimes de leurs histoires personnelles.
C'est brillamment construit et la narration alterne les moments calmes, de joie, colère et tristesse de façon subtil nous permettant de comprendre les cheminements de penser des personnages et les émotions qu'ils expriment. Rien n'est linéaire à l'image de leur relation, fait de hauts et de bas.
Les dialogues sont d'une intelligence rare et permettent aisément de nous mettre à la place des personnages. J'ai personnellement été subjugué par ces ping pong verbaux magnifiés par une interprétation saisissante du duo central.
En effet, le rejeton de Denzel Washington alias John David Washington livre une prestation avec beaucoup d'émotions aux antipodes de son précédent rôle chez Christopher Nolan dans Tenet et prouve que c'est un grand acteur en devenir.
Quant à la merveilleuse Zendaya, elle démontre encore une fois que c'est une actrice confirmé avec un grand talent malgré son très jeune âge- cela a été pour moi bizarre dans les premières minutes de la voir dans un rôle de jeune femme et non d'adolescente comme on peut la connaître dans ces rôles précédents, les nouveaux Spiderman en tête- et on ne peut être qu'admiratif devant cette complicité visible entre les deux.
Leurs interprétations sont aussi sublimées par cette photographie granuleuse en noir et blanc s'amusant à dompter les ombres et la lumière.
D'ailleurs, comme je l'avais précédemment écrit dans ma critique Le Blues de Ma Reiney (voir ma critique), il est pour moi très satisfaisant que des personnes à la carnation non claire soient parfaitement filmées, même dans des environnement peu éclairés mais aussi en noir et blanc.
Comme quoi l'apprentissage et la prise en compte de certains facteurs essentiels -tel le fait qu'on ne film pas de la même manière différentes carnations- poursuivent leur chemin dans le monde étriqué du cinéma pour rentrer pleinement dans la matrice de réflexion du réalisateur classique.
La partie sonore et musicale est globalement bonne et dans l'ensemble c'est un très bon film même si celui-ci souffre de quelques défauts.
En effet, si la continuité dialogué est excellente, elle reste cependant très importe voire longues par certains passages alourdissant quelque peu l'ensemble.
Comme le sous entend Marie d'ailleurs dans une de ses répliques autour d'une scène dans le film de Malcolm qu'elle trouve gratuite, il est intéressant de faire moins pour faire mieux.
En prenant du recul sur le métrage, il est amusant de noter que par certains égard le métrage de Sam Levinson est l'archétype même du film d'auteur qu'il conspue -comme le dit Malcolm au détour d'une réplique lorsqu'il rouspète pour une critique- avec ses longues logorrhées verbales, le noir et blanc, l'image granuleuse de la pellicule, les évènement en vase clos, les disputes de couples et un questionnement sur le sens d'une œuvre artistique.
Les diverses envolées lyriques autour de l'univers du cinéma rendant le tout très autocentré ce qui pourrait en rebuter certains.
En définitif, ce film vaut très certainement le coup d'œil et il est indubitablement de très bonne facture grâce à une interprétation touchant par moment l'excellence de son duo mais cela reste cependant une œuvre très marquée par son genre qui peut en ennuyer plus d'un à la longue.
A découvrir pour les fans du genre et les curieux.
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Créée
le 5 févr. 2021
Critique lue 350 fois
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