Après avoir fait de Jean Paul Rouve un tueur en série en herbe dans Il est difficile de tuer quelqu'un, même un lundi (2001), Eric Valette signait un premier long-métrage en huis clos. Durant 1h30, le spectateur ne quittera jamais la cellule des personnages principaux jusqu'à l'épilogue.
Tout ce qu'il a besoin de savoir sur les personnages sera dit au bon moment. Le seul personnage dont le crime n'est pas évoqué est Marcus, culturiste transsexuel joué par Clovis Cornillac. Les autres héritent de crimes plus (cannibalisme, meurtres) ou moins (détournement de fond) graves. Même les gardiens de prison ne font que des apparitions, comme pour confirmer que l'important reste dans la cellule, avec ces seuls personnages.
Le livre de Danvers n'est pas sans rappeler le Necronomicon et d'autres allusions à HP Lovecraft parsèment le film. L'horreur vient progressivement au cours du film, notamment autour d'une scène aux effets particulièrement efficaces et où les membres craquent. La fatalité règne partout jusqu'au dénouement astucieux et les personnages devront faire un choix.
Eric Valette signe un excellent premier film et il est dommage que Maléfique ait été balancé entre un X Men et un Matrix, avec évidemment une distribution très discrète (85 347 entrées). Le bide commercial de trop pour la boîte de production Bee Movies (ayant déjà à son actif l'impayable Bloody Mallory), qui fermera ses portes par la suite. Donc si vous ne le savez pas, voici un des meilleurs films d'horreur français.