Le succès critique et commercial du premier volet de Saw ainsi que de Conjuring, dans lesquels s'étaient déployés les grandes qualités de mise en scène de James Wan, permettait d'espérer un énième renouvellement du genre, ou du moins un film d'épouvante qui relèverait le niveau des dernières grosses productions étasuniennes.


Avant d'évoquer le désastreux désenchantement qui suit le visionnage du film, je tiens tout de même à remercier le réalisateur pour sa franchise. Car dés les premières secondes du film, le postulat est posé. Au réalisme d'un Conjuring se substituent des décors et une ambiance cartoonesque type Hôtel Transylvanie, avec ce grand manoir perché au sommet d'une montagne boisée, qui abrite en réalité un hôpital pour enfants victimes de malformations, un orage tonitruant et des médecins débordés par un cas particulièrement difficile. Sauf que contrairement au film d'animation susnommé, ici la démarche est parfaitement sérieuse.


Et le film ne cessera par la suite d'enchainer les clichés, de l’héroïne au passé obscur et douloureux au flic déconneur mais téméraire, sans oublier la révélation finale, qui vient clore la boucle du mauvais goût, tout en ne surprenant que les plus gogos tant elle obéit scrupuleusement à la mécanique classique des films d'horreur contemporains.


En effet, si James Wan avait su parfaire ce genre, il patauge ici dans les poncifs les plus malheureux, des fameux "screamers" toujours plus prévisibles -mention spéciale aux fausses frayeurs telles que la sœur de l’héroïne surgissant à la fenêtre, entre nous James, on a l’a vu mille fois et c’est toujours aussi lourdingue- au méchant aussi redouté que ridicule, de par son look émo et ses menaces dignes du manoir hanté du parc d'attraction régional.


La mise en scène et la photographie sont quant à elles placées sous le signe d'un kitsch -volontaire ?- et d'une absence totale d'originalité, les quelques effets se voulant innovants sont ainsi d'une laideur spectaculaire.


Malignant est donc la première grande déception de cette année qui s'annonce riche en productions ambitieuses venues d'outre-atlantique, parmi lesquelles on espère tant bien que mal trouver d'agréables surprises.

Malatesta75
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Flop 2021

Créée

le 1 sept. 2021

Critique lue 891 fois

3 j'aime

Malatesta75

Écrit par

Critique lue 891 fois

3

D'autres avis sur Malignant

Malignant
RedArrow
7

La bataille de Malignant pour la folie d'une idée

Même s'il reste toujours le pape du Conjuring-verse par son statut de producteur et initiateur de cet univers d'épouvante, James Wan nous avait laissé penser qu'il abandonnait peu à peu l'ambition de...

le 3 sept. 2021

39 j'aime

12

Malignant
IrrelevantSnake
5

Nanar inattendu

Je dois dire que je suis confus. Techniquement le film est un best of des meilleurs plans de James Wan avec un peu de rab en plus. C'est sûrement son meilleur film au niveau de la technique, y a des...

le 5 sept. 2021

23 j'aime

3

Malignant
titiro
7

Annabelle vs le Malin.

Rien à voir avec le Conjuring verse, bien évidemment, bien que James Wan en soit le papa, et qu'il s'agisse ici d'Annabelle Wallis, aux prises avec la poupée homonyme, dans le film éponyme. Malignant...

le 3 sept. 2021

20 j'aime

4

Du même critique

Inexorable
Malatesta75
9

Thriller belge de haute volée

Ma deuxième rencontre avec Benoît Poelvoorde dans un rôle non-comique après le très bon Entre ses mains de Anne Fontaine. Il confirme son talent dramatique, faisant preuve d’une intensité que l’on...

le 6 avr. 2022

12 j'aime

1

Les Sorcières d'Akelarre
Malatesta75
8

Une danse endiablée

Une bien belle découverte que ce film, qui nous plonge dans le Pays Basque à la période de la fameuse inquisition espagnole. Un groupe de jeunes filles accusées de sorcellerie, notamment pour avoir...

le 26 août 2021

11 j'aime

1

Old
Malatesta75
3

Anecdotique

Un film au postulat intriguant et au casting alléchant, Vicky Krieps en tête, mais qui pour ma part n'a pas fait mouche. Bien que la mise en scène serve habilement l'instauration d'une ambiance...

le 23 juil. 2021

11 j'aime