Quand Wan se met au body horror façon Cronenberg

J'ai vu Malignant à sa sortie en 2021, même si le film m'avait plu, il ne m'avait pas marqué au-delà, ni par son esthétisme, ni par son twist WTF. Je profite pour le revoir sur Netflix en mode ciné à la maison (videoprojecteur + home cinéma). Et je me suis pris une claque.

Chaque plan respire la passion et l'amour, c'est généreux et plein de détails que l'on ne voit pas sur un petit écran. Mais ce qui est frappant après ce 2ème visionnage, c'est à quel point ce MALIGNANT marche sur les platebandes de David Cronenberg et son obsession pour la fusion des corps et la gémellité.

ça débute tambour battant comme un Scanners où l'on ne comprend pas grand chose, puis dévie sur des meurtres, des policiers, une femme capable de voir en direct les crimes. Puis le puzzle se met en place, on comprend les liens et le twist qui arrive avant une finale éclaboussante et décomplexée mélant John Wick et Van Helsing. Sur la forme, Wan n'a pas perdu la main. Sa mise en scène est millimétrée et son cadrage chirurgicale et l'on peut même dire que la technique prend le pas sur les acteurs, sans être mauvais, ne marqueront pas non plus ma mémoire.

Au final, un film qui ose revisiter Jekyll et Hyde à la sauce "SAW". C'est divertissant, jouissif et imprévisible même si parfois ça pousse le bouchon un peu loin.