Il y a les modèles de performance d'acteur à l'américaine : Brando ou James Dean ; et les modèles de jeu à la britannique : Cary Grant ou Vivien Leigh.
Les britanniques jouent plutôt dans la justesse des gestes, à niveau constant d'énergie, dans un équilibre général pour chaque situations.
Le jeu à l'américaine, plus tendu, emmagasine de l'énergie et de la tension intérieure, pour ensuite le décharger en explosion dramatique.
(Et c'est pas moi qui le dit c'est Deleuze, en citant Bergson, il faut le savoir hein voilà https://www.webdeleuze.com/textes/310 )
Jeu à l'américaine, en déséquilibre, en accumulation intérieure puis en décharge... Un des acteurs que j'ai toujours trouvé excellent dans ce style c'est Tom Cruise, avec son jeu tout en intensité ; un autre exemple que j'aimerais moins, c'est DiCaprio, qui grossit toujours le trait dans son jeu, avec toujours au moins une scène où il hurle comme un goret...
Faye Dunaway serait-elle parvenue à fusionner les deux écoles, les deux accentuations, britanniques et américaines ?
On a rarement vu jeu d'actrice aussi juste dans le geste, au moindre petit mouvement de tête ou changement de regard.
Mais que de rage derrière tout cette habileté ! Que d'animosité contenue et de détresse cachée, derrière toute cette flamboyance et tout cet éclat...
Un portrait d'Hollywood sur lequel celui-ci a bien justement craché.