Vers la liberté

Une mère de famille d'une quarantaine d'années, ancienne prostituée, assiste avec joie au mariage de son souteneur, car cela signifie pour elle la fin de son métier. Elle souhaite offrir à son fils, qui ne connait pas son passé, une meilleure vie en travaillant comme vendeuse à Rome, et en s'installant dans un des immeubles fraichement crées. Sauf que cet enfant va plutôt trainer dans les terrains vagues avec de mauvaises connaissances...

Mamma Roma est le deuxième film réalisé par Pier Paolo Pasolini, après le très bon Accattone, et on y retrouve là aussi cet aspect presque documentaire d'un Rome en train de renaitre de ses cendres, avec le miracle économique poindre à l'horizon avec la construction de ces immeubles qui sont comme autant de messages d'espoir. L'espoir est d'ailleurs le maitre mot de cette femme, admirablement jouée par Anna Magnani, non seulement d'une très bonne humeur mais qui ne s'en laisse pas compter, et qui va tout porter sur son fils en espérant que lui devienne quelqu'un. Mais sans repère paternel, illettré et solitaire, c'est une porte ouverte à des déviances.

Le tout est très bien filmé, notamment les scènes dans le terrain vague qui sont presque blanches tant la chaleur y est suffocante, avec toujours cette impression de réalité, d'ailleurs le fils est un acteur amateur, dont les scènes avec Anna Magnani fonctionnent très bien. Mais également la place de la religion qui est très présente, non seulement lors de la cérémonie de mariage mais aussi et surtout un des derniers plans à la consonance Christique.

Le film est peut-être un peu long, mais il y a toute une symbolique qui a forcément dû toucher Pasonili, et qui le rend très intéressant.