C'est officiel : « Man of Steel » devient le film le plus inégal de l'Histoire du cinéma ! Car honnêtement, je n'ai pas souvenir d'avoir vu un film aussi peu équilibré que ce reboot signé Zack Snyder, en étroite collaboration avec Christopher Nolan. On sent d'ailleurs la patte du second à plusieurs niveaux : quelques réflexions pertinentes sur le héros, ses origines, ses craintes et ses doutes, ou encore une dimension parfois très spectaculaire n'étant pas sans rappeler la trilogie « Batman ». Reste que c'était une drôle d'idée de concentrer 95% de l'action sur les 45 dernières minutes, l'ennui n'étant à plusieurs reprises pas loin du tout.
Si les personnages ne sont pas trop sacrifiés (la subtile interprétation d'Amy Adams et celle puissante de Michael Shannon n'y sont sans doute pas étrangères), on a régulièrement l'impression qu'il ne se passe pas grand-chose, et que le nouveau souffle promis pour un héros légèrement démodé n'est pas vraiment présent. Malgré tout, l'univers visuel, bien que très chargé, a plutôt fier allure, tout comme le son, impressionnant à plusieurs reprises. Et puis, lorsque l'on commençait à s'endormir, arrive donc ce final pas franchement subtil, mais ultra-spectaculaire, aussi bien dans la destruction massive de Metropolis que dans des combats aériens ayant vraiment de la gueule, d'autant que Snyder ne torche pas cela en cinq minutes chrono.
Cela permet à l'œuvre de terminer sur une bonne note, mais l'on ne peut s'empêcher d'être frustré devant aussi peu d'alternance entre action pure et scènes plus intimistes, qui aurait assurément rendu le spectacle plus digeste. Bref, pas mal de regrets et de réserves concernant ce « Man of Steel », qui a toutefois le mérite de proposer quelque chose d'un peu percutant au pays des super-héros, et surtout de nous en mettre plein la vue ne serait-ce qu'une petite heure : rien que pour cela, le déplacement dans les salles obscures valait le coup.