La vengeance est un plat qui se mange flambé

John W. Creasy, ancien agent de la CIA devenu alcoolique et dépressif, est engagé pour des raisons purement financières par Samuel Ramos, un richissime mexicain. Il devra protéger Pita Ramos, sa joyeuse petite fille, dans une région gangrénée par le crime. Mais quand Pita est enlevée et que John manque de mourir en voulant la protéger, il n’a plus qu’une idée en tête : la vengeance. Celle-ci l’amènera à découvrir de bien sombres secrets…


Adaptation du livre éponyme de Philip Nicholson (avec lequel il prend quelques distances), Man on Fire est clairement bâti sur un pilier (et quel pilier !), à savoir Denzel Washington. Star du film d’action/thriller des deux premières décennies du XXIe siècle, Denzel s’est distingué par ses rôles de spécialiste méthodique et ultra efficace, déboîtant du méchant avec un calme olympien. Le bonhomme est très touchant en loque hantée par son passé, qui va progressivement réapprendre à sourire (et réapprendre à vivre) en s’ouvrant à la petite curieuse qu’il est supposé défendre.


C’est le deuxième pilier du film : Dakota Fanning. La jeune actrice (à peine dix ans à l’époque) crève l’écran. Pita Ramos, c’est un vrai petit ange, le genre de gamine qu’on aimerait tous avoir. Le gosse lambda, il se bat à l’école, galère avec les exercices les plus simples et dans leurs moments honteux, ses parents se demandent (un peu honteux) s’il a bien un QI plus élevé que le labrador de la maison. Mais pas Pita c’est le genre d’enfant qu’on aimerai tous avoir : surdouée, talentueuse, avec un cœur gros comme ça et vraiment pas dénuée de courage. Et en plus, elle n’est même pas énervante ! Elle est parfaite, et on ne peut même pas lui en vouloir : c'est vraiment le comble...


Le kidnapping qui foire est l’occasion pour le spectateur de découvrir l’autre face de Creasy : brutal et inarrêtable. Aidé dans sa croisade par quelques alliés qui veulent voir les rues de Mexico nettoyées, c’est Denzel Washington au sommet de son art. Malgré tout, la partie action ne constitue pas l’essentiel du film. Si vous recherchez du bourrinage intensif, passez votre chemin. Man on Fire est un film à voir pour ses personnages profondément humains, les liens qu’ils tissent entre eux et leur bravoure face à un monde où la pourriture gangrène pas mal de choses.


On ne peut pas reprocher grand-chose à ce film, à part certains effets filmiques « so 2000 » : enchaînements de plans très courts, images distordues, flash de lumière… Si ces techniques permettent d’offrir un joli contraste entre des scènes lentes qui posent l’ambiance et des scènes de tension plus rapides, Scott a quand même tendance à en abuser, et on ne peut pas dire que ce genre de procédé filmique ait bien vieilli. Malgré cela, la réalisation est sans temps mort, la BO est très belle (forcément, il y a Lisa Gerrard dedans !), bref, Scott s’en sort très bien en faisant le pari intelligent de sublimer le genre du thriller par des acteurs brillants mis au service de personnages intéressants. Vraiment touchant !


C4r4mel
7
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le 18 oct. 2024

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