C'est construit comme un texte de Springsteen (face sombre, Nebraska) dans lequel on découvre, par petites touches successives, l'histoire tragique de personnages simples et pourtant tellement humains et justes, dans l'Amérique "profonde". Tous les thèmes du boss y sont : la tragédie, les liens du sang, la fuite, le rock'n roll...
Avec par dessus, un visuel digne d'Edward Hopper : "Manchester by the Sea" est littéralement magique dans le sens où il opère une sorte de fusion entre les univers de ces deux immenses artistes, dont j'ai toujours pensé qu'ils disent la même chose, même s'ils ont choisi des modes d'expression différents.
Une histoire tragique, des gens ordinaires, mais pas une minute d'ennui dans ce film qui dure pourtant plus de deux heures, cela en dépit d'un rythme plutôt lent. Mais la maitrise esthétique est impressionnante, les dialogues percutants, les acteurs jouent juste et l'émotion est présente sans que cela ne tombe à un quelconque moment dans le pathos. La souffrance est omniprésente, mais elle affleure toujours et n'explose que rarement.
Une belle découverte, et certainement, à mon humble avis, un des meilleurs films de 2016.