À ne plus écrire autant de critiques qu'avant, j'ai l'impression que la dernière que j'ai écrite était sur un Dupieux ! Et il me semble que c'était le Daim !
Enfin bref, j'aime beaucoup le sieur Oizo, il a toujours eu ce style si particulier dans sa musique comme ses films : une formule absurde dont lui seul connaît le secret, des grands noms tantôt en tête d'affiche - Dujardin dans Le Daim, Poelvoorde dans Au Poste ! - comme en tant que second couteau - Éric Judor dans Wrong et Wrong Cops, Marilyn Manson dans Wrong Cops aussi - une musique composée par ses soins et une prémice surréaliste traitée avec banalité.
Là où Oizo avait choisi Éric et Ramzy pour une performance unique et différente de ce qu'ils faisaient à l'époque dans Steak, il se conforme au style du duo du Palmashow ici pour développer son film.
Oizo crée l'humour par le malaise, ce sentiment si particulier qui empêche les actions les plus culottées qui résulteront à un certain inconfort.
Entre une scène d'intro avec un Grégoire Ludig se réveillant dans une couverture mouillée par la marée haute, une Adèle Exarchopoulos paralysée au niveau du visage qui ne fait que hurler et les situations litigieuses dans lesquelles s'empêtrent nos deux compères à pieds joints, Dupieux n'est jamais à court d'ironie visuelle.
Chacun de ses films donnent l'impression d'une réalité alternative, un monde à l'envers, une histoire quotidienne dans laquelle on peut se retrouver mais avec une considération trop surréaliste de la péripétie, créant une sorte de fascination.
C'est une comédie estivale où deux imbéciles heureux dressent une mouche pour se faire de l'argent : une considération sociale trop éloignée de leur intellect trop peu développé.
Manu et Jean-Gab représentent les spectateurs : ébahis et ahuris face à la découverte d'une mouche, perdus dans cette réalité qu'ils ne comprennent pas, où la connaissance est futile (ou non), où il faut savoir se laisser aller, en somme ce que doit procurer l'acte d'aller au cinéma.
Et c'est avec plaisir qu'on se laisse aller dans cette super comédie.
Et je suis toujours autant fasciné par le super-pouvoir de Dupieux à nous faire rire ainsi.