WOW ! L'une des expériences les plus créatives et dingues que j'aie pu voir !



  • Non ! Non ! Ne me fais pas de mal ! Tu vois pas ? Tout ça faisait partie de ton chemin. Le chemin qui t'a mené à moi, à ton salut, à ta purification par ma main. Je te fais une pipe ! Je te suce la bite ! C'est ça que tu veux ? Pitié ! Pitié ! Parle-moi. Non. Non. Je me mets pas à genoux devant toi ! Toi, mets-toi à genoux devant moi ! C'est moi qui ai le cadeau de Dieu dans mon cœur, pas toi ! Alors, agenouille-toi devant moi, connard !

  • C'est moi, qui suis ton Dieu maintenant.

  • Haaaaaaaaa !!!!!!!!!!!!!!



Mythologie fantasmagorique épileptique autour d'une histoire de vengeance diluée tel un cauchemar dont le spectateur reste profondément prisonnier jusqu'au lever de rideaux, Mandy de Panos Cosmatos est une allégorie iconoclaste psychédélique d'une rareté malaisant dont on ressort difficilement indemne. Un catalyseur d'images extravagantes d'une imagination malsaine avec des éléments visuels ultra-créatifs hors-corps dont il est impossible de rester indifférent. Une illustration horrifique effrayante et viscérale d'une créativité absolue qui vous file le tournis par des images tangibles livrant une vision cauchemardesque tenace. Une dimension abstraite et expressionniste sur la nature humaine qui ne fait aucun compromis avec son univers. Envoûtant, audacieux, diversifié, loufoque, bizarre, malsain, sauvage, dangereux, déchaîné, trash, sadique, les qualificatifs ne manquent pas et pourtant il est difficile de mettre un doigt précis sur cette œuvre tant elle est insaisissable et paradoxale malgré un récit d'une grande cohérence rendant le tout suffisamment digeste pour ne pas sombrer pleinement dans cette folie hors-normes.


Panos donne vie à un véritable univers envoûtant qui nous fait planer tel un trip sous acide d'une technicité extraordinaire sous un jeu d'ombres et de lumière avec des filtres de couleurs rouge ou bleue (selon l'état émotif du héros) qui apportent un grain à l'image particulièrement saisissante et insaisissable à la fois dans une pénombre contrastant ingénieusement le tout transmettant une pléthore d'émotions et de motifs de caractère. L'aspect technique injecté dans l'atmosphère hypnotise, fascine, inquiète et transporte le spectateur jusqu'à sa destination finale : '' l'antre de la folie. '' La réalisation, les visuels, le son, la cinématographie jusqu'à la composition musicale métallique sont d'une pure perfection avec des détails vertueux allant des costumes aux décors détaillés avec une mise en scène intelligente appuyée par des angles de caméra imaginatives. Seul le manque de rythme se fait ressentir avec un premier quart qui a du mal à nous maintenir concentré et concerné tant c'est lent et fastidieux, jusqu'à ce que les hostilités commencent ! Puis survient une horreur expérimentale servie par un art mystique volcanique post-apocalyptique morbide et fantomatique avec des scènes gores complètement folles comprenant une confrontation à la hache près d'une voiture en feu, ou encore un combat à la tronçonneuse complètement dingue ! D'une extrême violence !


Nicolas Cage sous les traits de Red Miller est exceptionnel ! Il est possédé par son personnage animé par une soif de vengeance obsessionnelle irrépressible durant laquelle le comédien parvient à rendre une émotion palpable et interchangeable d'une seconde à l'autre. C'est bluffant et déstabilisant ! Certainement la meilleure performance de Nicolas Cage qui est ici à son apogée : " une incarnation digne d'un Oscar ! " La relation qui l'unit à sa petite amie Mandy Bloom (Andrea Riseborough) est fusionnelle. La comédienne Andrea Riseborough est captivante, il se dégage d'elle une vulnérabilité attachante imprégnée par une aura mystérieuse lui conférant un statut quasi Christique telle une déesse irréelle portant sur son visage les stigmates d'un passé douloureux entaché par la putréfaction humaine, d'où son approche psychologiquement endommagée. La petite participation du comédien Bill Duke fait plaisir. Les antagonistes incarnés par le gourou Jeremiah Sand par Linus Roache et ses adeptes sont là aussi une bonne surprise. Le comédien est immense en tant que précepteur christique sadique et obsédé vouant un culte à sa propre personne. Épaulé par son bras droit '' Brother Swan '' par Ned Dennehy, il n'hésite pas à prendre de force Mandy dont il est tombé sous le charme en faisant appel à un gang de motards démoniaques, les '' Black Skull Skratch '', un gang satanique composé de maraudeurs ayant perdu toutes humanités en abusant sur les drogues distillées par un chimiste incarné par Richard Brake. Avec ce groupe damné, on a droit à un rapprochement critique et satirique entre les drogues hallucinogènes et le comportement des cultes religieux.



CONCLUSION :



Mandy de Panos Cosmatos est une œuvre visionnaire mémorable qui déroule un voyage psychédélique dans l'antre de l'enfer et de la folie à travers un art visuel redoutable et époustouflant sur une combinaison stylistique surréaliste à la violence réaliste qui en fait un film différent qu'on n'arrive plus à se sortir de la tête des heures après tant l'expérience est percutante et indescriptible ! L'univers gore et fantasmagorique proposés alliés à la performance des comédiens, Nicolas Cage en tête, sont tellement dingues qu'on se demande si on n'est pas victime d'hallucinations tant le traumatisme psychologique est présent.


Qu'on adore ou qu'on déteste, Mandy reste un film unique pour un public averti !




  • Tu chasses quoi ?

  • Des fanatiques de Jésus.

  • Je ne savais pas que c'était la saison.


B_Jérémy
8
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le 20 janv. 2022

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