Etats Unis d'Amérique, Pacific Northwest, 1983. Red Miller vit une existence harmonieuse avec sa petite amie Mandy Bloom dans une région peuplée d'arbres gigantesques. Un soir, une secte de Hippies accompagnés de motards inquiétants débarquent et tuent Mandy. Red ne rêve plus que de se venger...
Mandy est un thriller noir américain de Panos Cosmatos de 2018.
Le réalisateur est le fils de Georges Pan Cosmatos (Cobra....).
Diamant noir
Le film sort directement en DTV, ce qui est plus que dommage vu l'originalité de la réalisation. Mandy a été présenté à Cannes et dans le cadre de l'Etrange festival 2018 .
Mandy est un film très stylisé dans sa forme mais c'est aussi une croisade et une odyssée. Plus on avance dans l'intrigue et dans les ténèbres, plus le film sort des "sentiers battus". D'entrée, Pan Cosmatos fait le choix de couleurs saturées qui tranchent avec la noirceur de l'intrigue et la nuit durant laquelle se déroule une grande partie du film.
Tout le film baigne dans des lumières et des couleurs psychédéliques, ce qui confère à Mandy une grande originalité.
La vendetta contre les motards de l'enfer.
La bande de hippies est dirigée par Jeremiah, un leader cruel qui règne en despote sur ses "adorateurs de Jesus". Il a pour alliés des motards camés jusqu'aux yeux, sadiques et ultraviolents, les "cranes noirs", revêtus de combinaisons noires et de cagoules.
Le film est clairement divisé en deux parties même s'il repose narrativement sur 3 chapitres.
La première partie du film nous montre Red et Mandy heureux au milieu de la forêt et des petits oiseaux jusqu'au drame. Le film oscille alors entre les respirations romantiques du couple et les premières images des membres de la secte.
La seconde moitié du film, sanglante, baroque et gore, nous fait embarquer avec Red dans une croisade vengeresse ultime. Le film bascule alors dans une violence de tous les instants, Red traque ses agresseurs et les élimine un par un...ce ne sera pas toujours chose facile.
Symbolique(s)
Derrière cette intrigue un peu sèche, il y a de nombreux symboles que l'on peut interpréter, j'ai choisi de vous parler de ceux que j'ai entrevus, d'autres spectateurs en verront peut être d'autres.
Le concept de Panic satanic avec ses crimes rituels effectués par des communautés sectaires, très en vogue dans les 80's, est au coeur de l'intrigue du film dont l'action se situe en 1983.
Au début du film, Red et Andy discutent de leurs planètes préférées (Saturne et Jupiter) alors que les dernières images du film nous montrent un paysage surnaturel surplombé par des planètes dans un panorama surnaturel orange.
Le gang des motards, durs à cuire, rappelle les cavaliers de l'apocalypse. Ils s'expriment d'ailleurs davantage avec des grognements de démons qu'en parlant...
Mandy droguée par Jeremiah qui la questionne sur ce qu'elle "voit" après avoir été droguée de force, lui répond "La Faucheuse", anticipant par là la violence qui va suivre.
Enfin, Red part en chasse avec une arbalète et ses "traits" mais aussi une grande hache en métal qu'il "fond" lui même. Il y a quelque chose de vraiment mythologique et de médiéval dans sa quête. A sa place et compte tenu de l'adversité, j'aurais plutôt pris un fusil 44 magnum et un gros paquet de chargeurs.
Au casting, on retrouve dans le rôle du fou furieux vengeur Nicholas Cage (Red) et dans celui de l' artiste rêveuse sacrifiée Andrea Risborough (Mandy). Linus Roach interprète Jeremiah, Richard Brake le chimiste et Ned Denehy, Swan le bras droit de Jeremiah. N'oublions pas une apparition courte mais efficace de Bill Duke dans le rôle de Caruthers.
La bande originale électronique, sombre et froide de Johan Johansson est de toute beauté.
Au final, on se retrouve devant un film étrange, morbide et radical, avec un Nicolas Cage en pleine forme même si le film comporte tout de même quelques longueurs. J'ai beaucoup aimé. Je ne suis pas convaincu qu'il fera l'unanimité mais je vous encourage à le visionner si vous en avez l'occasion.
Même les dialogues sont aux "petits oignons"...
Caruthers: Si tu te lances après ces motards, tu risques fort d'y perdre la vie.
Red: Ne sois pas négatif.
Ma note: 8/10