SPOILER : en fait la clé du bonheur était en elle !!!

Fameuse adaptation d’un best-seller pour ménopausées en quête d’épure et de réponses, Mange, Prime, Aime (miam et chic à la fois) prend la forme d’un audacieux triptyque où l’ex petite fiancée de l’Amérique, Julia Roberts, façon Christ de Borja d’Hollywood (entendez par là : Pretty Woman post-opératoire) tout en sourire archiultrabright et en cheveux ondulés comme des chips de feu, se lance (en solo, chapeau !) dans un tour du monde existentiel du Top 3 Biba des destinations où se retrouver pour cultiver sa bouture de femme, quand, pourtant, « elle avait tout pour être heureuse… » (nous dit le synopsis).


MILF LIFE CRISIS :
Après une baby romance rythmée au tic-tac de son horloge biologique avec James Franco, avec qui elle débloque son plexus solaire dans une mascarade new age sauce Big Apple ; direction, cela s’en dit, l’Italia, là où mozzarella rime avec dolce vita. Belle sans clochard, là voilà qui se met à entortiller ses pastas et à parler (FORT) avec les mains. Evidemment, « je suis rital et je le reste », il y aura donc du vignoble dans le couchant, du pinçage de fessard et de la mama italiana ratatinée. Vaffanculo, et al dente, sous le soleil de Napoli ! De l’invariable leitmotiv couchers de soleil (qui durera 2h20…2h20 mamamia!) et de la découverte de la PASSION gonflée comme une calzone de cafétéria, on en repart plein de sagesse et de sauce spaghetti. Ciao tutti donc.


Un visa plus tard et nous voilà en Inde, où la Roberts vient prendre des traces de chakras dans la version la plus #instatravel du pays qu’on ait pu imaginer. Mais l’Inde c’est pas forcément super facile, il est déjà loin le temps des gelati, et puis l’harmonie énergétique ça ne vient pas en un mantra. Baignée dans la lumière de son mysticisme de couche culotte, elle lave des parquets, elle a ses humeurs, tout en cherchant la foi auprès du grand gourou pour finalement (AH !) comprendre que « Dieu vit en elle ». C’est super inside. Catharsis brut de pomme pour ésotérisme Annagavaldien(esque?), le flux se libère et on prend, assis en classe éco, notre billet pour la troisième partie : « Aime ».


Julia, bien décidée à pêcher son moi profond dans les cuvettes des lagons de Bali, gratte l'amitié à un fou (mais sage) édenté dont le speak english semble tout droit sorti d'une vidéo de propagande anti-appropriation culturelle, s’y balade tranquille à vélo et s’enivre sur la plage du bar 100% authentique et locals-only (of course), QUAND voilà pas qu’elle se fait renverser par Javier Bardem, latino divorcé à fleur de pot. L’amour frappe à sa porte, ah on ne s’y attendait pas du tout à ça, et voilà que la miss, tantôt cloudy, tantôt nanny, va se laisser happer par cette bungalow story aux senteurs de bougies parfumées. Mais autant c’est bien d’être deux pour gratter son prurit affectif, autant ça fait peut-être beaucoup pour la petite new-yorkaise aux dents tranchantes. On lui offre une main, elle la lâche; et si elle n’acceptait tout simplement pas d’être heureuse… ? (sic)


Bon évidemment ça finit bien, violons et kiss sur le bateau (au soleil couchant) à la clé. Mettre les voiles sur une autre vie, avec la subtilité rhétorique d’un commentaire Aliexpress.


In fine, c’est la quarantaine faite épiphanie dans un élan ultra chiadé de poésie de supérette, éventuellement appréciable des super mamans lectrices de Happinez et de celles et ceux qui encadrent nos mantras modernes tels que « Hug harder…laugh louder…smile bigger…love longer » dans leurs appartements Ikea désodorisés à la vanille des tropiques ou dans des coffee-shops new-yorkais à l’angle de la rue de l’épanouissement et de celle de la sérénité.


Bon, on va prendre un thé détox et on oublie tout ça ?


[3 points quand même pour avoir réussi à déverouiller le Pranayama de Botticelli]

oswaldwittower
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le 17 nov. 2017

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oswaldwittower

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