Black Seagal

Devenue une pure star avec Black Panther, Chadwick Boseman s’imagine être clairement le nouveau Denzel Washington et s’improvise producteur dans un thriller d’action convenu où un policier aux méthodes expéditives doit retrouver deux tueurs de flics avant le lever du jour, fermant pour cela l’île de Manhattan le temps d’une nuit qui s’annonce mouvementée. Un pitch intéressant qui s’avèrera être l’un des pires films du genre sorti depuis des lustres.

Ne vous fiez pas au titre (VF comme VO), Manhattan Lockdown n’exploitera jamais la fermeture improbable de l’île new-yorkaise et se penchera plutôt sur une traque conventionnelle que les enjeux, prévisibles et tardifs, ne sauveront hélas jamais. Un flic jamais souriant qui ne vit que pour la justice, décoche des droites sans jamais en prendre, devine coup sur coup les évènements passés et tombe à chaque fois sur le témoin-clé pour faire avancer l’intrigue : aucun doute, on a affaire à un bon vieux Steven Seagal ! Autour d’un script qui se prend terriblement au sérieux et d’une mise en scène lambda au possible, à peine aidée par une photographie de qualité, le long-métrage s’avère être désespérant de bout en bout, une interminable pantalonnade jamais fendarde et pas vraiment efficace.

Prévisible depuis les dix premières minutes, cette intrigue nonchalante dont même les fusillades provoquent une succession de bâillements incontrôlables, Manhattan Lockdown ne brille que par un dialogue bien pensé sur les conditions des flics de New-York et un bref face-à-face calqué sur Volte/Face. Pour le reste, acteurs faisant le minimum syndical, décors jamais exploités, action boursouflée, musique trop solennelle pour ne pas paraître risible et – encore une fois – un ton sérieux clairement dispensable… Manhattan Lockdown n’est en soi qu’un direct-to-DVD hautement prétentieux, jamais amusant et concrètement peu recommandable. Retournez voir plutôt Nico, vous prendrez bien plus votre pied.