Maniac est un long, un très long calvaire. Mais dans le bon sens du terme, c'est à dire le calvaire auquel on s'attend devant un film d'horreur, un vrai.
Maniac est une sorte de malaise d'une heure trente, 90 longues minutes à se demander "Putain, mais qu'est-ce que je fous là ?" Car l'objectif de Maniac, filmé quasi intégralement en caméra subjective, est bien de faire sentir au spectateur qu'il n'est pas à sa place. En nous plongeant dans l'intimité et les pensées les plus profondes de cet homme malade et dérangé, le réalisateur nous met ainsi directement à sa place, aux toutes premières loges pour assister à ce spectacle lugubre et malsain. Aucun recul n'est possible, si bien que l'on peux presque finir par se sentir aussi coupable que Frank, pour qui l'on se surprend (et même que l'on s'effraie) également à ressentir de l'attachement.
En repoussant à la fois les limites d'un genre qui s'essouffle grandement et les limites du spectateur par une véritable expérience malsaine, glauque et extrêmement dérangeante, Maniac, remake du film éponyme, est une véritable réussite, une grosse surprise et surtout une énorme claque.