Si t'es zen Kane, tu ne souffriras d'aucun Mank!!

Je vous fiche mon billet, m'sieurs, dames, que Mank remportera l'Oscar du Meilleur film et du Meilleur réalisateur (et peut-être même Meilleur acteur pour Gary Oldman), faut dire aussi que pour son grand retour au cinéma (kof kof) six ans après Gone Girl, David Fincher signe une œuvre passionnante qui ne devrait pas passer inaperçue.

Déjà, comme toujours chez Fincher, c'est visuellement somptueux : là où beaucoup de réalisateurs sont à la recherche de l'expérience cinématographique la plus réaliste possible, le réalisateur de Seven s'est amusé à recréer les techniques de l'époque des années 30/40 pour le plus grand bonheur des amoureux du cinéma de cette époque, ça fourmille de références, et le N&B est l'un des plus beaux que j'ai vu dans ma vie de cinéphile.

Mais Mank est bien plus qu'un simple exercice de style visant à recréer la magie d'antan. Il y a un sujet passionnant, excusez-moi, des sujets passionnants : de la création artistique avec notamment la genèse du fameux Citizen Kane d'Orson Welles ("Rosebud") mais aussi la relation étroite et complexe d'Hollywood avec la politique

et avec les médias

et avec David Fincher, il y a cet œil cynique mais d'une intelligence redoutable. L'autre atout, ce sont bien évidemment les comédiens, tous excellents de Lily Collins à Amanda Seyfried en passant par Arliss Howard ou Charles Dance, mais c'est bien évidemment Gary Oldman qui impressionne dans le rôle-titre et qui possède une caractérisation d'exception avec beaucoup d'intelligence et un second degré irrésistible à chaque fois qu'il parle.

Bref, David Fincher signe à nouveau un grand film, qui pourrait facilement le consacrer aux Oscars tant le film peut à la fois plaire aux membres de l'Académie mais aussi aux cinéphiles qui aiment le cynisme subtil du réalisateur de Social Network, toujours prompt à disséquer la société avec justesse et humour!!