Le film relate la dernière journée de la vie de Manolete, sans doute le plus célèbre des toreros, qui sera mort à la suite d'une hémorragie causée par la rupture d'une artère fémorale face à un taureau.
Mais là où ce biopic est assez déroutant, c'est qu'il en parle par le prisme d'une histoire d'amour dite scandaleuse à l'époque Franquiste avec l'actrice Lupe Sino, considérée comme étant de petite vertu.
Le récit est à la fois en flash-forward (avec des témoignages) et flash-back, car on relate leur dix-huit mois de forte relation. Et il faut dire que ça me pose un problème ; dans le sens où c'est un biopic sur un torero, je m'attends à voir de la corrida. Imaginez le même genre de film qui parlerait de la vie de Zidane en parlant de sa relation avec sa femme mais très peu de foot ; voilà ce qu'est Manolete. C'est à la limite de l'escroquerie, la question n'est pas de savoir si la corrida c'est mal ou non. Et ça n'est pas la prestation fatiguée d'Adrien Brody ou celle trop moderne de Penelope Cruz qui arrivent à faire changer les choses. J'aurais aimé voir davantage de scènes de corrida, l'impact de Manolete sur la population espagnole, voir politique, avec Franco qui voulait se servir du torero pour faire briller l'Espagne. Mais je me fous de cette histoire d'amour, passionnelle, qui a permis à Manolete de découvrir la drogue et l'alcool.
Heureusement qu'il y a la dernière demi-heure, sur le fameux dernier combat face au taureau qui va mortellement le blesser, ainsi que son agonie, pour nous réveiller un peu, mais c'est un vrai exemple de biopic à ne pas suivre.