Attachant, touchant, adorable - ce petit coquillage aux déraillements vocaux juvéniles ne vous laissera pas insensible (impossible!). Au pire, Marcel vous agacera tant il est mignon et innocent, au mieux vous voudriez l'adopter. Ce petit être d'un centimètre prend vie à l'écran, grâce à l'association du stop-motion et live action, rendant encore plus palpable l'envie de le mignoter.
Dean Fleischer-Camp met en scène son propre caméo, où dans un esprit de mise en abyme, son personnage tient la caméra sous prétexte de tourner un documentaire comique sur la vie de Marcel, drôle malgré lui.
Colocataires, les deux compères vont partager les troublants périples de la vie qui les incombent : la peur du changement, la perte d'un proche, isolation et évolutions personnelles.
Dans un esprit de psychothérapie, cette colocation donne naissance à une complicité amicale émouvante où Dean accompagne Marcel dans sa quête. Le petit mollusque cherche timidement à retrouver sa famille depuis la séparation violente et accidentelle causée par le départ soudain du propriétaire. Marcel traîne des pieds et tergiverse tant la crainte de la déception le paralyse. Encouragé par sa grand-mère malade, Marcel se donnera les moyens de surpasser son marasme.
En somme, Marcel apparait comme le Jiminy Cricket de Dean Fleisher-Camp, qui, non seulement se met en scène, mais partage un évènement personnel réel de sa vie : la séparation avec sa compagne. Innocemment, c'est à travers la fragilité de Marcel que Dean critique la toxicité de ces nouveaux réseaux sociaux pouvant donner lieu à des débordements incontrôlables.
Marcel incarne finalement une extension de l'esprit, un compagnon ayant pour vocation à exorciser tous les maux et inquiétudes pouvant s'immiscer dans le quotidien de chacun.
Finalement, Dean Fleisher-Camp conjure sa séparation à travers ce personnage ingénu.
«Cherche coquillage pour relation durable», écrivait un rocher solitaire.
- Sylvain Tesson