Marcel le coquillage (avec ses chaussures), réalisé par Dean Fleischer-Camp, tente de mêler mignonnerie et réflexion dans un faux documentaire, mais se perd dans un surplus de superficialité.
Sur le plan technique, l’intégration des coquillages en stop-motion est, au départ, un peu déroutante. Les effets visuels manquent de naturel, et il faut un certain temps pour s’y habituer. Pourtant, une fois cette barrière passée, le rendu devient acceptable et s’intègre correctement à l’esthétique générale du film.
Cependant, la construction narrative peine à captiver. Pendant les trois quarts du film, il ne se passe quasiment rien, tout reposant sur l’aspect attendrissant de Marcel, un personnage mignon mais peu profond. Le scénario manque d’enjeux et se contente de multiplier les scènes faussement touchantes. Cette surenchère de pathos, accentuée par une bande-son larmoyante, donne une impression de manipulation émotionnelle trop appuyée.
Le choix d’un format faux documentaire, en principe prometteur pour ce type de récit, échoue à convaincre. Les dialogues sonnent artificiels, et l’ensemble manque de naturel, ce qui empêche toute immersion. De plus, le filtre visuel omniprésent donne un aspect “Instagram” qui finit par nuire à l’authenticité du propos.
En fin de compte, Marcel le coquillage (avec ses chaussures) s’appuie sur une esthétique charmante mais propose un contenu creux et répétitif. Si l’idée de départ avait du potentiel, elle se dilue dans une réalisation qui surjoue la carte de l’émotion. Une œuvre qui peut séduire les amateurs de récits “feel good”, mais qui risque de laisser les autres indifférents, voire frustrés.