Promenade au bord de l'abîme de la folie. Christophe Honoré entraîne son actrice dans un jeu dangereux, tant pour l'ego que pour l'image et le moi intérieur. En la faisant devenir l'image vivante de son défunt père, le réalisateur nous entraîne dans une abîme, dont c'est bien la comédienne qui risque de ne pas ressortir indemne. Jeu d'autant plus pervers qu'il y entraîne également les proches de la comédiennes, et non des moindres, puisque sa mère (Catherine Deneuve) ainsi que les deux principaux hommes de sa vie (Benjamin Biolay et Melvil Poupaud) font aussi partie de l'aventure. Psychanalytique ou complètement barré, chacun appréciera. Si on peut saluer le soin apporté à la photo et dans les maquillages et costumes, on peut s'interroger sur l'intérêt du traitement du sujet de cette manière. Un documentaire n'aurait-il pas mieux valu ?
Longuet sur la fin, prenant des chemins hasardeux, le film n'est pas sans grâce, mais pas forcément bourré d'intérêt.