François,musicien,et son pote boulet Denis sont deux zonards qui vivent d'expédients.Après un séjour en Grèce ils rentrent à Paris,où ils mènent une vie de SDF en enchaînant les galères.Cette première réalisation de Michel Blanc,grand succès au box-office,six millions d'entrées quand même,et considéré comme un classique de la comédie française,a méchamment mal vieilli.C'était un film de son temps,mais pas un film intemporel,et vu d'aujourd'hui ça reste sympa grâce aux dialogues riches en punchlines de choc,ainsi qu'au jeu et au personnage de Blanc,mais pour le reste ça fait grise mine.La mise en scène est maladroite,la photo tristouille et l'interprétation dans l'ensemble déficiente.Le nouveau cinéaste n'a pas pris de risque et s'est essayé à un genre qu'il connaissait bien:la comédie post-Splendid.Il s'est entouré de copains,s'est fait produire par Christian Fechner,important mogul du ciné français d'alors,et a ressorti du placard son personnage d'ami attachant mais collant,geignard et pénible qui attire invariablement malchance et désagréments divers,un rôle qu'il avait brillamment tenu trois ans auparavant dans le "Viens chez moi,j'habite chez une copine" de Patrice Leconte.Au fond,le film ne raconte pas grand-chose et se contente d'aligner des vignettes relevant du comique de situation assorties d'une romance mièvre au possible.Les deux héros ne provoquent guère d'empathie,l'un étant un sale con basculant volontiers dans la violence et l'autre un pauvre mec calamiteux.Partant,on n'est guère touché par leurs mésaventures,d'autant que le ton rigolard du récit indique que tout se finira bien.Il y a en outre une sorte de sous-texte gauchiste et pro-immigration qui porte en germe tous les problèmes que connaîtra ensuite la France et qui durent encore aujourd'hui.Les autochtones sont de sales racistes et les blackos sont tous de gentils travailleurs exploités qui poussent la solidarité jusqu'à accueillir nos deux zozos dans leur squat où ils détournent l'électricité publique parce que la fin justifie les moyens.Hélas les méchants policiers tricolores finiront par évacuer l'endroit.On glorifie aussi le vol et le rodéo urbain,pas de raison de se gêner au point où on en est.La musique de Jacques Delaporte,le compositeur du Splendid, est plutôt bonne,surtout qu'elle est additionnée de tubes pêchus comme le "New York avec toi" de Téléphone ou "Marche à l'ombre" de Renaud,qui donne son titre au film.Si Blanc est génial en boulet de compète,Gérard Lanvin n'a jamais été aussi mauvais en musicos tombeur qui prend la pose.Il est à noter qu'il reprend plus ou moins le personnage du beau gosse de "Viens chez moi" que jouait Bernard Giraudeau,lequel devait à l'origine incarner François.Et les deux acteurs se retrouveront l'année suivante dans "Les spécialistes" de .....Patrice Leconte.Lanvin sera également en 85 dans "Moi vouloir toi",premier film réalisé par Patrick Dewolf,qui a coécrit "Marche à l'ombre" et "Les spécialistes"avec Blanc.Il y a ici de jolies actrices au talent incertain qui jouent faux à qui mieux mieux,telles la danseuse Sophie Duez,la chanteuse antillaise Mimi Félixine ou la britannique Katrine Boorman,fille de John.Beaucoup de bons seconds couteaux sont de la partie avec l'humoriste Jean-François Dérec,l'agent artistique Dominique Besnehard,Bernard Farcy bien avant les "Taxi",François Berléand,Pierre Forget,Guy Laporte, qui était dans les deux "Bronzés",Théo Légitimus,père de Pascal,Louba Guertchikoff,mère de Marie-Anne Chazel,et même un certain Patrick Bruel en chanteur du métro.Note et critique de film de Michel Blanc publiées précédemment:"Voyez comme on danse"-6.Moyenne:6.