Ce film est difficilement classable, définitivement en dehors des "canons" de l'industrie cinématographique actuelle, des standards attendus du grand public...
Pendant un peu moins d'une heure et demi, nous suivons les pérégrinations d'un naturaliste, d'un explorateur de la faune sauvage, qui a décidé de "pister" de jeunes loups solitaires à la recherche de territoires de chasse, pendant un an et demi, dans les massifs alpins et jurassiens.
Le rythme est forcément lent, celui d'un humain qui marche en montagne pendant des mois, cherche les traces d'un animal discret et se pose souvent pour nous faire partager ses questionnements, ses réflexions, avec des monologues menés d'une voix à la fois rocailleuse et sourde.
Les images sont magnifiques, somptueuses, et toucheront au coeur les amoureux de la nature, surtout de la montagne et des Alpes en particulier.
Outre les loups, on (re)découvre les lynx, renards, bouquetins, chamois, chevreuils, blaireaux, marmottes... ça fait vraiment plaisir à voir !
Reste qu'on aimerait bien en savoir plus sur les conditions de réalisation de ce film.
Les images ne sont clairement pas toutes tournées par Jean-Michel Bertrand, mais on le voit toujours seul. Il est difficile de croire qu'il ait pu rester en autonomie totale pendant 18 mois, mais on ne le voit jamais se ravitailler. On ne le voit jamais utiliser d'infrastructure moderne, mais il a forcément dû recharger son iPhone et les caméras autonomes qu'on le voit disposer en différents endroits.
Un peu de "making of" aurait permis de prendre un peu de distance et de relativiser le discours parfois très militant.